[La présente suite de récits fait écho à l'histoire d'Arwaelyn et de Rälkezad. Lesquels récits participent d'une certaine idée du BG du Nord du continent de Lordaeron.
Ces trois personnages se répondront sans s'en rendre compte dans leurs récits, complèteront leurs histoires respectives et donneront des points de vue parfois différents des mêmes évènements.
Les évènements relatés vont de l'époque un peu antérieure à l'avènement du Fléau et se poursuit jusqu'à nos jours.
Bonne lecture.]
Je suis né il y a de cela 38 ans sur les terres à l’Est de l’ancien Royaume de Lordaeron, dans la région que l’on appelle maintenant Valnord.
De par ma naissance, j’étais appelé à servir des gens mieux nés que moi. Après avoir un temps aidé mon père aux travaux des champs, sur le fief du Seigneur Rodric, mes parents furent autorisés par notre seigneur à rejoindre une partie de notre famille sur des terres plus au Sud, dépendant de l’influence commerçante de La Main de Tyr et non plus de celle de Stratholme.
Cependant je ne devais pas longtemps rester dans l’état de paysan, car je fus surpris à mes douze ans en train de braconner dans les bois de notre nouveau Seigneur. Je fus pris et mes parents auraient désespéré tant pour moi que pour eux-mêmes si le frère de notre nouveau seigneur, de voyage sur ces terres, n’avait pas trouvé l’affaire amusante et n’avait pas demandé comme une faveur à son frère de me confier à lui.
Mon Seigneur accepta la demande de son frère, qui était par sa nature généreuse et décidée une personne à qui on ne refusait rien. Il vint lui-même me chercher dans ma geôle, et je n’oublierai jamais notre première conversation. Je dois dire qu’il parla pour deux, car j’étais bien trop terrorisé pour bredouiller plus que quelques mots.
Il m’apparut cependant très vite que celui qui allait devenir mon nouveau maître n’était pas un noble comme les autres, pour autant que je pouvais en juger à l’époque et ce sentiment s’accrut durant les années qui suivirent.
Moitié aventurier, moitié diplomate, il possédait des terres dans le Nord, qui lui venaient d’anciennes allégeances prêtées à des Princes Hauts Elfes. Mais il n’aimait rien tant que de voyager entre le Royaume de Quel’Thalas et les terres à l’Est du Royaume de Lordaeron. Il était selon ses termes en affaires avec des Magiciens, des Princes Bien Nés et des êtres que les paysans de Lordaeron ne voyaient jamais en toute une vie. Il semblait à mes yeux vivre ces aventures que l’on conte dans les légendes.
Il avait besoin d’un garçon qui sache prendre soin d’un cheval et de son cavalier, faire le feu sous la pluie et la soupe de châtaigne le soir mais surtout, disait-il en souriant, sangler correctement un harnais de voyage.
En quelques années, j’appris à faire cela et bien plus. J’appris également à vivre dans les légendes, lesquelles sont dans le Nord par nature plus froides et humides qu’on ne les raconte aux enfants le soir pour les émerveiller.
C’est lui qui m’apprit à lire, par désœuvrement les soirs de bivouac, me laissant m’entraîner sur des missives princières officielles et des dépêches diplomatiques publiques. Il n’exigeait qu’une chose : que je lave mes mains avant de lire…
Je suivis d’années en années ce Maître doux et terrible à la fois, généreux mais habile, dont je ne connus que très tard les tourments.
Il allait souvent à La Main de Tyr rencontrer des partenaires d’affaires, et les terres de son frère étaient un relais idéal avant de paraître devant les seigneurs Hauts Elfes et les Princes Marchands avec lesquels il buvait comme avec n’importe quel commun.
Et en effet, mon maître connaissait de nombreuses personnes dans le Nord et dans le Sud, et dans l’Ouest aussi. Je m’étonnai au début de l’entendre parler d’affaires sans le voir jamais faire transporter de ballots par une caravane, mais il me disait qu’il transportait dans sa tête et sa sacoche de selle d’autres sortes de biens qui pouvaient se monnayer aussi bien que des chariots d’épices ou de métal.
Je lui demandai alors s’il était une sorte d’agent de Cour, moitié diplomate moitié courtisan ou espion, ce à quoi il répondit en riant qu’il n’était pas un chien de cour. Il était libre. Il allait et venait comme il l’entendait.
A cette époque il n’était point encore père, et ce furent les années les plus exaltantes, les plus incroyables et les plus humides que je connus jamais.
Mais je ne raconterai pas plus les affaires personnelles de mon Maître, dont je tais le nom à dessein ; ce sont en effet mes confessions et non les siennes que je relate. Non pas que mes aventures me paraissent plus dignes d’être écrites que celles de mon Maître.
Car si je dis « confessions », c’est bien qu’il y eut crimes ou à tout le moins péchés. Et que le repos de mon âme exige, tel un impérieux commandement, que je me confie au présent carnet comme à un ami que je n’ai jamais eu le temps ou l’occasion de me faire.
Ces trois personnages se répondront sans s'en rendre compte dans leurs récits, complèteront leurs histoires respectives et donneront des points de vue parfois différents des mêmes évènements.
Les évènements relatés vont de l'époque un peu antérieure à l'avènement du Fléau et se poursuit jusqu'à nos jours.
Bonne lecture.]
Je suis né il y a de cela 38 ans sur les terres à l’Est de l’ancien Royaume de Lordaeron, dans la région que l’on appelle maintenant Valnord.
De par ma naissance, j’étais appelé à servir des gens mieux nés que moi. Après avoir un temps aidé mon père aux travaux des champs, sur le fief du Seigneur Rodric, mes parents furent autorisés par notre seigneur à rejoindre une partie de notre famille sur des terres plus au Sud, dépendant de l’influence commerçante de La Main de Tyr et non plus de celle de Stratholme.
Cependant je ne devais pas longtemps rester dans l’état de paysan, car je fus surpris à mes douze ans en train de braconner dans les bois de notre nouveau Seigneur. Je fus pris et mes parents auraient désespéré tant pour moi que pour eux-mêmes si le frère de notre nouveau seigneur, de voyage sur ces terres, n’avait pas trouvé l’affaire amusante et n’avait pas demandé comme une faveur à son frère de me confier à lui.
Mon Seigneur accepta la demande de son frère, qui était par sa nature généreuse et décidée une personne à qui on ne refusait rien. Il vint lui-même me chercher dans ma geôle, et je n’oublierai jamais notre première conversation. Je dois dire qu’il parla pour deux, car j’étais bien trop terrorisé pour bredouiller plus que quelques mots.
Il m’apparut cependant très vite que celui qui allait devenir mon nouveau maître n’était pas un noble comme les autres, pour autant que je pouvais en juger à l’époque et ce sentiment s’accrut durant les années qui suivirent.
Moitié aventurier, moitié diplomate, il possédait des terres dans le Nord, qui lui venaient d’anciennes allégeances prêtées à des Princes Hauts Elfes. Mais il n’aimait rien tant que de voyager entre le Royaume de Quel’Thalas et les terres à l’Est du Royaume de Lordaeron. Il était selon ses termes en affaires avec des Magiciens, des Princes Bien Nés et des êtres que les paysans de Lordaeron ne voyaient jamais en toute une vie. Il semblait à mes yeux vivre ces aventures que l’on conte dans les légendes.
Il avait besoin d’un garçon qui sache prendre soin d’un cheval et de son cavalier, faire le feu sous la pluie et la soupe de châtaigne le soir mais surtout, disait-il en souriant, sangler correctement un harnais de voyage.
En quelques années, j’appris à faire cela et bien plus. J’appris également à vivre dans les légendes, lesquelles sont dans le Nord par nature plus froides et humides qu’on ne les raconte aux enfants le soir pour les émerveiller.
C’est lui qui m’apprit à lire, par désœuvrement les soirs de bivouac, me laissant m’entraîner sur des missives princières officielles et des dépêches diplomatiques publiques. Il n’exigeait qu’une chose : que je lave mes mains avant de lire…
Je suivis d’années en années ce Maître doux et terrible à la fois, généreux mais habile, dont je ne connus que très tard les tourments.
Il allait souvent à La Main de Tyr rencontrer des partenaires d’affaires, et les terres de son frère étaient un relais idéal avant de paraître devant les seigneurs Hauts Elfes et les Princes Marchands avec lesquels il buvait comme avec n’importe quel commun.
Et en effet, mon maître connaissait de nombreuses personnes dans le Nord et dans le Sud, et dans l’Ouest aussi. Je m’étonnai au début de l’entendre parler d’affaires sans le voir jamais faire transporter de ballots par une caravane, mais il me disait qu’il transportait dans sa tête et sa sacoche de selle d’autres sortes de biens qui pouvaient se monnayer aussi bien que des chariots d’épices ou de métal.
Je lui demandai alors s’il était une sorte d’agent de Cour, moitié diplomate moitié courtisan ou espion, ce à quoi il répondit en riant qu’il n’était pas un chien de cour. Il était libre. Il allait et venait comme il l’entendait.
A cette époque il n’était point encore père, et ce furent les années les plus exaltantes, les plus incroyables et les plus humides que je connus jamais.
Mais je ne raconterai pas plus les affaires personnelles de mon Maître, dont je tais le nom à dessein ; ce sont en effet mes confessions et non les siennes que je relate. Non pas que mes aventures me paraissent plus dignes d’être écrites que celles de mon Maître.
Car si je dis « confessions », c’est bien qu’il y eut crimes ou à tout le moins péchés. Et que le repos de mon âme exige, tel un impérieux commandement, que je me confie au présent carnet comme à un ami que je n’ai jamais eu le temps ou l’occasion de me faire.
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Dernière édition par Rälkezad de Glace-Sang le Mer 12 Jan 2011 - 13:01, édité 1 fois