Culte de la Rive Noire - RP

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    L'attaque des élémentaires [ZEELIG - ou comment appréhender d'autres menaces que le Néant]

    Zeelig
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    L'attaque des élémentaires [ZEELIG - ou comment appréhender d'autres menaces que le Néant] Empty L'attaque des élémentaires [ZEELIG - ou comment appréhender d'autres menaces que le Néant]

    Message  Zeelig Ven 19 Nov 2010 - 17:39

    Bonjour tout le monde,

    Sur le forum de ma guilde (Brumes), a été créé une discussion pour que chacun raconte la façon dont son personnage vit ou a vécu l'attaque des élémentaires notamment sur Hurlevent.

    Le récit étant plutôt long (et inachevé pour l'heure), je le propose ici, dans la section adéquate (comme Sheila).

    Bonne lecture et n'hésitez pas à commenter, c'est toujours agréable.

    Silence, moteur, ça tourne.





    Le jeune homme disparut au détour d’une butte herbeuse aux allures de tertre. Zeelig força l’allure pour ne pas se faire distancer tout en essayant de garder un pas léger à même de ne pas altérer la discrétion dont elle faisait preuve depuis les portes de la cité. Elle avait assisté à une altercation entre un garde de la ville et un jeune humain. Ce dernier s’était vu refuser l’accès à Hurlevent pour des raisons que Zeelig ignorait. Au vu du climat actuel qui régnait en Elwynn, le risque était élevé qu’il s’agît là d’un Marteau, comme la démoniste les nommait. Ce persona non grata avait donc tenté d’échapper à une arrestation dans les règles et avait pris ses jambes à son coup en direction de la Lisière. Le garde s’était immédiatement lancé à ses trousses mais avait été bien vite rappelé par son supérieur qui n’entendait pas laisser ses rangs se dégarnir à chaque fois qu’un type louche tentait de se soustraire au contrôle. Leur but était clairement d’interdire l’accès de la ville à ces gens-là mais pas d’aller démanteler un réseau qui semblait pourtant prendre de l’ampleur chaque jour.
    C’est là que la démonologue avait décidé de prendre les choses en mains et d’aller voir par elle-même où comptait se cacher le fuyard ; pas pour rendre service à la garde, pas pour pallier le manque d’effectifs de la milice mais simplement pour elle-même. Si les sectateurs étaient perçus comme des gens loufoques, incapables de discerner la réalité de l’illusion dont on les berçait et apte à avaler n’importe quelle couleuvre, Zeelig était tout à fait persuadée que toute cette mascarade avait un fondement bien plus concret que ce que les autorités laissaient entendre – ou voulaient faire croire. La matière surnaturelle qui émanait un peu partout dans le monde pouvait se révéler un atout fort pour une démonologue aguerrie, même si Thangron ne semblait pas pouvoir certifier que cette magie était démoniaque ni issue du Néant Distordu. Aller voir soi-même demeurait l’unique solution viable et c’est ce que Zeelig était déterminée à faire.

    Une fois l’obstacle dépassée par la gauche, Zeelig se retrouva de nouveau en vue du supposé sectateur. Celui-ci ne semblait pas avoir remarqué celle qui le suivait depuis Hurlevent ; du moins ne le laissait-il pas voir. La filature dura quelques temps jusqu’à ce que se profilât à l’horizon l’orée de la forêt et la rivière qui séparait le sinistre Bois de la Pénombre de la luxuriante forêt d’Elwynn.
    Saleté ! se dit Zeelig entre ses dents. Le sectateur monta dans une barque à demi dissimulée dans les broussailles au bord de l’eau et commença à s’installer pour ramer. Zeelig se mit vite à couvert tandis que sa cible lui faisait face dans son frêle esquif. La tenue de pseudo-sectateur qu’elle portait elle-même n’aidait pas à se camoufler dans les hautes herbes de la vallée. Cependant, l’aura d’ombre qui auréolait la femme la rendait parfois presque invisible sans que celle-ci pût expliquer le fonctionnement de cet artifice. Elle utilisait bien des aspects de son art démoniaque sans forcément en connaître les mécanismes mais toujours avec une grande circonspection. Elle ne connaissait que trop bien les conséquences sur le corps et l’âme d’une perte de contrôle. Ce qu’elle voulut faire alors comptait parmi les actes magiques les plus délicats et les plus dangereux de son art. Invoquer une créature du Néant Distordu pour la soumettre à sa volonté pouvait paraître commun aux yeux des ignorants mais cela nécessitait une attention de tous les instants. Et contrairement au Marcheur du Vide qui lui demeurait éternellement lié dès l’origine, l’œil de Kilrogg était une forme de vie distordue qui n’obéissait que sporadiquement.
    Zeelig ferma les yeux et son regard aveugle plongea dans l’autre monde où elle put évoluer comme si elle était réduite à l’état d’une feuille morte bercée par le vent. La dimension altérée qu’elle visitait était striées de couleurs horriblement agressives et déconcertantes. Couleur de chair, couleur de sang, couleur de mort et d’entrailles pourrissantes. Les démons et toutes les créatures de ce plan éthéré évoluaient sans repère, sans haut ni bas, sans loi naturelle, sans cohérence. L’œil de Kilrogg se repérait facilement par la trainée qu’il semblait constamment laisser derrière lui, d’un ocre presque luisant dans la pénombre perpétuelle. L’esprit de la démoniste suivit l’une de ces traces et fut bien vite en vue d’une de ces créatures phosphorescente. Elle se rua sur elle et la traversa de part en part. Aussitôt, dans le plan matériel, le corps de la démonologue s’écroula, inerte et presque sans vie. Tout près de là, un œil apparut, flottant au-dessus du sol et chuintant comme un félin malade. Il s’éleva, se perdit dans le feuillage des arbres puis jaillit au-dessus de la forêt. Il s’élança vers le sud, passa au-dessus de la rivière et continua son chemin dans le Bois de la Pénombre où, déjà, le sectateur en fuite accostait. Une fois la barque dissimulée et les rames rangées à l’intérieur, il reprit son chemin d’un pas plus rapide. Quelques minutes passèrent et l’œil semblait toujours bien vouloir obéir aux ordres de Zeelig. Il observait le monde sous lui et le petit être insignifiant qui courait presque désormais et qui fut bientôt en vue de plusieurs autres personnes vêtues comme lui et groupées autour d’un autel sombre. Les membres du culte psalmodiaient sans rythme ni ordre des phrases incompréhensibles dans une langue qui n’était pas de l’Eredar ni aucun autre dialecte démonique. Le nouveau venu se joignit au reste et entama lui aussi ce chant inepte fait de raclements de gorge, de semblants de régurgitation et de toux rauque. Le monde sembla trembler. Était-ce du fait de ce culte ou encore un de ces soubresauts telluriques qui agitaient le monde depuis plusieurs mois ? Zeelig n’eut pas le temps de pousser plus avant ses supputations. Une créature était apparue au-dessus de l’autel, dans un nuage de brume putride et impénétrable. La chose venue d’on-ne-sait-où grogna comme un gangrechien puis dirigea son regard mauvais vers l’œil de Kilrogg.

    Zeelig revint subitement à la conscience. Elle était toujours affalée dans l’herbe, évidemment sans surveillance ni garde autour d’elle. L’œil avait mis fin à sa mission et était retourné dans son monde étrange où il se sentait tellement plus en sécurité. La démonologue se demanda s’il lui fallait se rendre en personne jusqu’à ce lieu de culte pour voir de ses propres yeux les insanités qui y étaient proférées ou les créatures innommables qu’on voulait y convoquer. Après quelques secondes de réflexion et après avoir étudié avec sagesse le trouble indéfinissable dont elle était agitée inexplicablement, elle préféra ne pas se confronter aux cultistes dont elle ignorait le nombre exact. Elle ne connaissait pas leur force et avait du mal à évaluer la sienne propre. Même si, depuis quelques temps, elle avait accédé à un rang supérieur dans la maîtrise de son art en parvenant à se dispenser totalement des fragments d’âme dont elle avait eu jusque là un besoin vital pour tout accès au Néant Distordu. Toutefois, entrer et sortir de cette autre dimension sans la clé que représentait le fragment d’âme n’était peut-être pas une réussite aussi franche qu’il y paraissait. Peut-être qu’elle n’était pas plus forte ; peut-être que, tout simplement, le Néant Distordu faisait maintenant partie intégrante d’elle-même ; peut-être que, peu à peu, cette marche parallèle deviendrait son monde d’attache ; peut-être était-elle maintenant sur la pente abrupte de la perte de contrôle et qu’à terme, elle serait plus démone qu’humaine.


    À suivre.

      La date/heure actuelle est Ven 18 Oct 2024 - 19:26