Encore salut !
Pour celles et ceux qui ne seraient pas rassasiés (là, je pars du principe qu'au moins une personne a lu mes précédents textes...), je propose ici mon troisième et dernière texte à ce jour. Et celui-ci n'est malheureusement pas terminée, faute d'inspiration et de motivation à le poursuivre ; il reste pourtant bien des choses à dire.
Il s'agit du récit de ce qu'a vécu la démonologue Zeelig juste avant de dominer son palefroi corrompu (vous savez, à l'époque où il fallait encore suer un minimum pour l'obtenir plutôt que de payer quelques ridicules pièces d'or pour qu'il nous arrive tout cuit dans le sac ?). Cette petite histoire, une fois à son terme, montrera qu'une démonologue, même compétente et appliquée, ne peut pas maîtriser toutes les forces du Néant et comme un célèbre teuton l'a dit : quand tu regardes dans l'abîme, l'abîme aussi regarde en toi. Là, pour le coup, à trop vouloir faire venir dans ce monde des créatures du Néant, c'est le Néant qui appellera à lui la jeune femme.
Voici ce texte qui est donc pour l'heure amputée de sa fin.
La nuit avait perdu son charme depuis des mois quand Zeelig s’était décidé à s’en remettre au savoir d’un médecin mais ni les charlatans de Hurlevent, ni ceux d’Orgrimmar, ni les sorciers de Fossoyeuse n’avaient de remède à lui donner. Tous, ils l’avaient laissée seule face à ses fantômes et abandonnée à elle-même. La route de la démonologie, tracée depuis sa maison des Paluns jusqu’aux Maleterres, zigzaguant de la Porte des Ténèbres jusqu’au continent glacé, l’avait menée en définitive à une bien sombre destinée. Pendant un temps, elle avait vécu en paix avec elle-même et son passé. Elle avait accepté sa voie, qu’elle fût faite par son inconscient ou par ses parents disparus, et elle dominait tout à fait les multiples aspects de son savoir. Pendant longtemps, elle sembla ne rien connaître du sort funeste des démonistes. On l’avait mise en garde, à d’innombrables reprises. Des amis sincères aux conseils avisés avaient insisté pour qu’elle demeure dans le droit chemin, qu’elle garde la parfaite maîtrise de toutes ses connaissances, qu’elle n’aille jamais trop loin. Mais la démonologie a ceci de sournois et vicieux qu’elle empoisonne le plus sain des esprits, le plus sage des sages, jusqu’à perturber et noircir son propre jugement, à chambouler son discernement, à le rendre aveugle à des logiques évidentes et clairvoyant à d’invisibles évidences. Et tout avait commencé à chanceler pour Zeelig au cours d’une quête personnelle déjà bien trop dévorante.
Une terre désolée et empestant le souffre avait été le lieu d’une rencontre improbable avec un maître des démons et son étrange acolyte adepte d’expériences interdites. Sous un ciel tourbillonnant et enfumé, l’homme au visage brûlé avait fait miroiter à la jeune démoniste l’espoir d’obtenir la domination d’un démon puissant et profondément caché dans le Néant distordu, esclave d’un seigneur tyrannique et immortel. Il fallut à la démoniste entreprendre un voyage interminable, à travers toutes les terres d’Azeroth, d’un continent à l’autre, et mettre la main sur des artéfacts d’une rareté telle qu’il fallut arracher chacun d’entre eux aux mains devenues rigides de leur ancien propriétaire. Ce voyage de sang vers la mort et le chaos lui fit traverser les territoires les plus reculées du monde, les contrées les plus hostiles, des forêts fantômes et des lacs morts dont la réalité paraissait toute relative, impalpable comme si le monde appartenait à une autre sphère, une sphère éthérée. C’est au cours d’un séjour particulièrement difficile en Féralas que les premiers symptômes firent leur apparition, sans toutefois inquiéter la démoniste.
Zeelig parcourait le monde au service de l’homme au visage tatoué depuis près d’une année. Elle n’avait accordé de son précieux temps à aucune autre activité que celle de poursuivre inlassablement les buts de Mor’zul. Et malgré ce morceau de vie consacré à une seule chose, elle n’était pas certaine de voir arriver le terme de son périple. Pourtant, le paladin lui avait promis que la fin était proche. Bientôt, elle obtiendrait ce pour quoi elle s’était tant et tant battue, ce pour quoi elle s’était tant compromise dans la magie noire. Elle avait décimé des légions de créatures informes et terrassé bien des adversaires avides de la détrousser. La démonologue avait toutefois maintenant l’assurance et la maîtrise de l’art sombre nécessaire à faire reculer n’importe quelle menace. À de nombreuses reprises lors de combats, elle avait senti ses membres pulser d’une bien étrange manière, comme si le sang dans ses veines s’était subitement changé en quelque chose de plus chaud et de plus lourd mais plus rapide en même temps. Il lui arrivait de ressentir un léger malaise à l’évocation de tels souvenirs mais au cœur de l’affrontement, quand cette sensation de légèreté pesante se faisait sentir, elle ne regrettait aucun de ses choix et ne souhaitait rien d’autre que ce qui était désormais sa vie propre. Pour l’heure, il lui fallait trouver un endroit où passer la nuit car ses jambes ne la porteraient bientôt plus. Elle s’éloigna du sentier et grimpa à travers les ronces et les fougères jusqu’à atteindre un promontoire rocheux relativement plan et surélevé. De là, elle aurait une vue plongeante sur le chemin et serait à l’abri de prédateurs locaux. Elle avait vu des gorilles particulièrement féroces, à plusieurs reprises depuis qu’elle avait quitté les Mille Pointes, et ne souhaitait pas particulièrement recevoir leur visite au cours de son sommeil, même si elle avait un gardien hors pair, de nuit comme de jour.
Elle sortit quelques étoffes de son sac et les étala au sol pour se protéger de la forte humidité qui régnait ici. Elle n’avait que quelques restes séchés de ce qui avait été jadis un ragout de coyote et du pain rassis. Elle avala le tout en un temps record, faisant la grimace, et fit passer son repas avec quelques savoureuses gorgées d’un lait tiède. Tandis que le soleil disparaissait, Zeelig s’abima dans la contemplation des plantes géantes et de la forêt luxuriante de cette partie du monde. Tout y était encore sauvage et vierge. Le bruit des sous-bois n’était troublé que par les grognements rauques de quelques gnolls idiots regroupés en tribus fragiles. Au fur et à mesure que la pénombre se faisait nuit, le brouhaha ambiant diminuait jusqu’à devenir un parfait silence. C’est alors que Zeelig entendit, au loin, le bruit des vagues qui s’écrasaient sur la côte, à quelque distance de son campement de fortune. Elle s’allongea sur le dos et reposa sa tête sur son sac difforme. Elle tenta de discerner Thangron, dont la peau était d’un bleu aussi profond que la nuit au-dessus de Féralas. Ses deux yeux étaient comme deux étoiles perdues dans la voûte céleste et il se fondait ainsi parfaitement avec le ciel nocturne. Il ne faisait aucun bruit, n’esquissait aucun geste. C’était à croire qu’aucune forme de vie intelligente n’habitait ce corps issu d’un autre monde. Sa maîtresse éprouvait parfois un tel mépris pour cette créature stupide qu’elle se demandait s’il ne valait pas mieux la laisser retourner errer sans but dans son Néant d’origine. À d’autres moments, lorsque la sensibilité de sa jeunesse résonnait encore dans son cœur tel un écho mourant dans les collines, elle le considérait comme un être proche, quelqu’un à qui elle tenait profondément et, pour tout dire, son seul véritable ami, si tant est qu’il pût recevoir un tel nom. Elle l’entendait même parfois marmonner. C’était très diffus mais elle sentait un son s’échapper des profondeurs bleu-nuit de son non-corps et elle était prête à parier que, de temps à autres, elle et lui parlaient la même langue.
Tandis que la démoniste se laissait aller au sommeil, le démon, lui, ne pouvait détacher son regard du visage de sa maîtresse. Tel avait été son ordre mental. Il ne pouvait voir ailleurs, ne pouvait penser à autre chose ni se rendre en un autre endroit, pas plus qu’il n’était libre de quitter cette sphère de réalité pour retrouver son Néant distordu. Il était là, comme un double de la conscience perturbée de la démonologue, une marionnette entièrement et exclusivement dévouée à la femme des Paluns, incapable ne serait-ce que de penser à autre chose qu’à ce que sa maîtresse, bien malgré elle, lui avait ordonné de penser, à savoir, rien. Cette vie de néant, d’absence, de vide, était la sienne depuis une éternité, désormais. Mais la démoniste n’était toujours pas conscience de la torture perpétuelle qu’elle infligeait à son plus fidèle ami. Cette nuit encore, le réconfort du sommeil lui serait interdit. Cependant, très bientôt, la démonologue commencerait à avoir quelques notions de ce que pouvait ressentir sa créature asservie.
Zeelig vivait une non-vie dans un monde qui n’avait rien de consistant ni de palpable, un monde vaste et infini constitué d’un seul décor, le néant et ses flux d’énergie torsadés qui s’enroulaient inlassablement les uns autour des autres comme un boa gigantesque. La démoniste était suspendue dans le vide et elle ne ressentait aucune pression sur son corps. Elle n’avait pas conscience que cet endroit eût un haut et un bas, un est et un ouest, en un mot : un sens. Cette zone de l’espace infini entre les mondes n’avait absolument rien de comparable avec ce qu’était le monde d’Azeroth. L’esprit né aux Paluns ne pouvait avoir nul repère en ces lieux. Tous les sens de Zeelig étaient inutiles. Il n’y avait ici rien à toucher, rien à sentir, rien à entendre et rien à sentir. Et s’il était possible pour elle de voir toutes les couleurs des rivières de démons qui s’écoulaient, elle ne pouvait interpréter aucune image. Tout ceci n’avait aucune logique. Son cerveau travaillait dans le vide et chacune de ses pensées, plutôt que d’être émise vers l’extérieur, se contentait de tourner en rond dans son esprit, infiniment, jusqu’à ce que la folie s’emparât d’elle. Elle était un corps sans vie agité d’un esprit devenu dément. Crier, griffer, se débattre, libérer ses énergies arcaniques lui étaient autant de comportements interdits. Chaque seconde qui passait – autant que les secondes et le temps eussent un sens ici – était une épreuve interminable qui éprouvait la solidité de son esprit. Elle savait qu’il était fort et résistant mais dernièrement, il était indéniable qu’elle était devenue plus sensible à certains aspects de la magie démoniaque et du Néant distordu. Et chaque seconde qui passait – autant que les secondes et le temps eussent un sens ici – était un pas de plus vers la démence la plus parfaite. Les seules images qui parvenaient à ses yeux dénués de conscience n’étaient que le défilé incessant de millions d’entités démoniaques errant sans but dans un torrent arcanique sans début ni fin, s’enroulant sur lui-même ; un serpent se dévorant la queue.
Zeelig se réveilla en hurlant si fort et si longtemps qu’elle entendit, une seconde plus tard, son propre cri revenu vers elle en écho. Tous les bruits de la jungle s’étaient tus et Thangron, imperturbable malgré lui, l’observait de ses yeux jaunes et vifs. Elle prit un morceau de sa couche de fortune et s’essuya le front et les joues qu’elle avait trempés. Elle mit une main sur sa poitrine et sentit son cœur pulser d’une étrange façon, comme s’il eût été distant ou camouflé sous un linge épais. Elle eut l’impression que c’était là le cœur d’une autre. Elle grimaça sous la douleur et attendit que le calme revînt en elle. Quand elle retrouva un rythme ordinaire et régulier, elle observa le ciel et vit que la lune, qu’elle distinguait par intermittence entre les arbres, allait bientôt passer au-delà de l’horizon.
« Il est temps qu’on se remette en route, Thangron. Allons-y ! » dit-elle tandis qu’elle se levait et commençait à réunir ses affaires. Elle fit tout entrer dans son sac à dos, comme elle y parvenait toujours, et s’assura que son sac de pierres était correctement attaché à sa ceinture avant de reprendre la marche. Le fait qu’elle avait parlé à son démon de vive voix et dans l’intention claire qu’il comprenne son message ne se révéla à elle-même que plusieurs minutes plus tard. Cette réflexion dévia son attention du chemin un instant, un seul instant qui fut toutefois suffisant pour qu’un ours aussi gros qu’un elekk la surprît. La démoniste se cambra en arrière et évita de justesse les quatre griffes prodigeusement longues de l’animal, dont elle sentit le souffle du mouvement sur sa peau. Par réflexe, Thangron enroba sa maîtresse d’une armure démoniaque qui la fit partiellement quitter la matérialité de ce monde. La démoniste ne le savait probablement pas encore à ce stade de son apprentissage des arts sombres mais chaque fois que l’armure du démon était posée sur son esprit, celui-ci quittait un peu Azeroth pour rejoindre le Néant et à chacun de ces voyages, elle perdait un peu plus de sa conscience du monde réel. Le fait d’avoir été surprise ainsi comme une jeune citadine perdue dans un bois l’avais mise en colère et c’est avec cette même colère que Thangron se rua toutes griffes dehors sur l’ours noir. Il leva ses bras immatériels pour les abattre rageusement sur la bête sauvage qui s’effondra sous le choc pour se relever aussitôt, plus enragée encore. L’ours grogna sur le démon, de toutes ses forces, jusqu’à en faire vibrer le sol et l’air de Féralas. Thangron frappa de nouveau, fermant la gueule de l’ours dans un claquement sec. De derrière le démon, un trait rapide et brûlant fusa et percuta l’animal dans les flancs dans une explosion d’arcanes, et il ploya de nouveau sous l’impact. Tandis qu’il se relevait encore, la démoniste appela sur son adversaire une malédiction d’agonie qui l’enveloppa d’un voile sombre, le rendant particulièrement faible et fragile aux attaques du Néant. Tout en même temps, Zeelig continuait de faire jaillir de son bâtonnet une pluie arcanique qui illumina le sous-bois de parme et de pourpre. Les coups violents du démon blessaient l’animal en de multiples endroits, faisant jaillir le sang et craquer les os tandis que les attaques de magie noire de la démoniste le faisaient peu à peu perdre de sa consistance pour filer doucement vers le monde immatériel. Sentant que la fin était proche, Zeelig décidé d’asséner un coup fatal à la bête. Elle glissa son bâtonnet dans sa ceinture et ouvrit son grimoire. Elle lut quelque incantation démoniaque tandis qu’elle préparait un trait d’ombre venu tout droit du Néant distordu. Le trait jaillit de sa main libre et fila droit vers la gueule de l’ours. Celui-ci fut soulevé du sol et projeté en arrière dans un ultime grognement mais la joie de la victoire fut courte. En effet, la lumière noire qu’avait produit l’impact révéla à la démoniste une meute entière de loups qui étaient jusque là tapis juste derrière l’ours, attendant l’heure d’attaquer. L’ours ayant péri, il ne faisait nul doute que l’humaine serait le repas de substitution. Aussitôt, elle appela sur elle un brise-âme qui la dissimula partiellement aux yeux de l’ennemi et Thangron poussa un grognement tellement sinistre et puissant que le cri de l’ours maintenant terrassé passait pour un miaulement. Les loups rentrèrent la tête entre les épaules pendant une seconde, ce qui fut suffisant pour que la démoniste bondisse du promontoire où elle avait élu domicile pour la nuit. Elle glissa sur la végétation couverte de rosée fraîche et ne resta debout que quelques secondes. Une fois sur les fesses, elle n’en stoppa pas moins sa descente de plus en plus rapide. Elle rappela Thangron à elle, lequel avait maintenant près d’une douzaine de loups à ses trousses. La démoniste prit ses jambes à son cou, filant droit vers l’ouest et Thangron la suivit d’aussi près qu’il put. Mais les bêtes sauvages étaient bien plus rapides qu’un démon sans jambe et une humaine de petite constitution. Elle se risqua à fermer les yeux et se concentra pour appeler sur ses poursuivants un sort de corruption, en espérant que cela suffirait à les ralentir, sinon à les stopper. Les loups gémirent sous les assauts de magie sombre et certains d’entre eux – trop peu – s’arrêtèrent net et rebroussèrent chemin pour rejoindre leur tanière, apeurés mais l’effort avait été tel qu’elle faillit perdre l’équilibre et s’effondrer par terre.
Zeelig et Thangron avaient marqué quelque distance avec leurs assaillants quand ils retrouvèrent le chemin balisé. Ils redoublèrent d’effort pour gagner de la vitesse et suivirent la courbure que le sentier faisait vers le nord. La démoniste ne pouvait pas courir aussi vite et incanter des sortilèges en même temps. La force requise pour l’un et l’autre était trop importante et la concentration n’y était pas. Les précédentes incantations avaient drainé trop de sa force vitale et lancer un nouveau sort aurait été mettre en péril son intégrité mentale et, par conséquent, physique.
Les loups qui n’avaient pas fait demi-tour ne semblaient pas vouloir abandonner le combat, ni leur repas. Zeelig songea un instant à faire volte-face pour affronter la meute qui la talonnait de près, quitte à faire usage des dernières forces qui lui restait mais au même instant, les premiers piliers cyclopéens de Féralas apparurent, dont le sommet perdu haut dans la jungle était déjà illuminé par les premiers rayons du soleil levant. Elle se cru sauvé mais c’était sans compter que l’endroit n’avait rien d’un fort offrant refuge et sécurité. C’était une ruine peuplée d’ogres et de créatures sauvages. Elle ne ralentit pas sa course pour autant, c’eût été signifié sa mort. Elle monta les hautes marches deux à deux, Thangron sur ses pas, et arriva sur une première esplanade. Ses craintes se révélèrent fondées puisqu’une demi-douzaine d’ogres était en train de se lever. Le bruit de la poursuite et les hurlements des loups les avaient tous réveillés. Bien déterminés à ne pas laisser quiconque pénétrer l’enceinte des Haches-Tripes, ils fondirent sur l’humaine à bras raccourcis. Elle savait qu’elle ne pourrait pas lutter contre autant d’adversaires même si Thangron était encore suffisamment en forme pour encaisser de nombreux coups. Il ne lui restait qu’une solution, celle d’utiliser ce qui lui restait de force pour un ultime appel aux secours lancé aux créatures chaotiques du Néant. Elle psalmodia quelques mots en une langue inconnue et demanda le secours de l’autre monde. Un éclair de douleur fusa dans sa poitrine et sa vision se brouilla. Un grondement sinistre agita le sol mais ce n’était pas sous le pas rapide des ogres. Une déchirure se fit dans l’air au-dessus d’eux et il en coula une cascade de démons, un torrent de créatures horribles aux mille visages torturés qui tombèrent sur la démoniste comme un torrent venu des cieux, criant, hurlant, vociférant, tous en même temps, en un chœur funeste, sinistre et dément. Toutes les créatures dotés d’un sens de raison et d’un instinct de survie déguerpirent encore plus vite qu’elles n’avaient fondu sur la démoniste. Zeelig elle-même évita de peu de sombrer dans un état de terreur irrépressible. Elle était exténuée mais le résultat était sans appel : la place était vide et les attaquants n’étaient pas près de revenir.
Elle s’engouffra rapidement dans un corridor étroit qui menait droit au cœur des Haches-Tripes. Là, il lui faudrait absolument recouvrer ses forces car toutes les créatures de Féralas n’étaient que broutille face à ce qui attendait la démoniste à l’intérieur de ce sanctuaire abandonné.