[JdR forum Saga du Nord] L'Entretien de Dame Loïciane Sol’Arÿn avec Sire Rälkezad de Glace-Sang.

Oui, nous sommes en train de développer une des scènes liées tant à l'Ordre des Chevaliers d'Achérus qu'à la Saga du Nord.

Les Sin'Doreïs sont, vous le savez, des rôlistes passionés pour certains, et le Concile une institution à tous les sens du terme sur le Culte.

Or donc, est venu le moment pour l'Ordre de se colleter avec le sentiment souverainiste des Sin'Doreïs. Je vous fais du copié-collé de certains messges plus anciens, pour la remise en contexte, puis j'enchaîne sur la controverse en elle-même.

Pour les amateurs d'informations de première main :

http://aes-sedai.forumactif.org/le-coin-cheminee-events-internes-ou-externes-f5/rp-l-entretien-de-dame-loiciane-solaran-avec-sire-ralkezad-de-glace-sang-t381.htm#3940<

http://ordreacherus.xooit.fr/f8-Les-Couloirs-inferieurs.htm

/pop-corn on.

La nuit était voilée par les brumes. La Passe Thalassienne semblait endormie. Cependant le renâclement des chevaux se faisait régulièrement entendre, laissant deviner qu’une petite compagnie de cavaliers attendait sur le bord de la route.

Bientôt, un bruit de course de chevaux lourdement harnachés retentit et ralentit comme il approchait de la Passe.

« La Sombrenuit vous soit propice, Seigneur Sandargent ! » s’exclama Sire Rälkezad de Glace-Sang en apercevant un Sin’Doreï s’approcher de la grand-route.

Après avoir échangé quelques mots, le Réprouvé se tourna vers ses compagnons de l’Ordre et murmura au Chapelain :

« Allez, maintenant, ne tardez pas à rejoindre notre bivouac et faites ce qui a été conclu. »


Le Capitaine Darzel Sandargent, comme se plaisait à l’appeler encore le Réprouvé, avait accepté de garantir la sécurité diplomatique du Chevalier de la Mort. Celui-ci lui en était reconnaissant, car il était primordial de s’assurer des Sin’Doreïs avant de se porter vers Fossoyeuse. A ce titre, l’entretien qui devait avoir lieu cette nuit entre lui et Dame Loïciane Sol’Arÿn, la Consule de Lune d’Argent allait être déterminant.

Le reste de la route fut parcouru rapidement, les gardes de Lune d’Argent s’écartant en reconnaissant la figure de proue de l’Aes Sedaï.

Le Réprouvé ne put s’empêcher de le faire remarquer sur le ton de la plaisanterie au Chevalier de Sang :

« Votre influence doit aller grandissante auprès du Concile… vous représentez après tout l’une des grandes forces militaires de la Nation de Lune d’Argent. »

Le Seigneur Sandargent haussa les épaules, comme pour indiquer qu’il était insensible à la flatterie ou qu’il ne faisait que ce que lui dictait son sens du devoir. Le Réprouvé n’avait jamais vraiment su interpréter ses gestes et celui lui convenait.


Ils franchirent les derniers mètres à pied et furent introduits dans les salons de la Consule.

« Dame Loïciane Sol’Arÿn, votre grâce embellit davantage à chacune des responsabilités que vous acceptez d’endosser », déclara-t-il gravement en s’inclinant.

En fin diplomate, le Chevalier d’Achérus avait pris ses informations. Il n’était pas de notoriété que la politicienne fût sensible à la flatterie, loin s’en fallait, mais cela valait toujours la peine d’essayer. De plus, même mort deux fois, le Réprouvé restait sensible à la beauté du peuple Sin’Doreï.

Mentir et être en accord avec son mensonge, telle pouvait être l’une des voies de la vérité. Cet axiome lui venait d’un diplomate Sin’Doreï, qu’il avait rencontré jadis…

A La Main de Tyr. Le diplomate s’entretenait avec son tuteur et lui avait fait un clin d’œil. Troublé dans ses certitudes d’enfant et de jeune seigneur provincial, il lui avait tourné le dos, ce qu’il savait insultant. Le diplomate avait ri aux éclats et avait pris congé, comme si tout cela n’avait été qu’une plaisanterie.

Mais son tuteur l‘avait pris à l’écart et l’avait vertement tancé : « Au domaine, tu es un seigneur parmi les humbles, mais ici nombre de personnes sont bien plus titrées que toi, jeune enfant ! Tu as tenté d’insulter un Sol’Arÿn, un Seigneur parmi les Bien-Nés ! Leurs Princes rient beaucoup, mais leurs rires sont comme des poignards si tu les provoques ! Ils peuvent tuer ! N’insulte jamais plus un Elfe ! Et encore moins en ma présence !

Il accepta un siège confortable que lui avançait un Maître du Protocole et accrocha les yeux de la Consule, comme pour attendre de connaître ses dispositions d'esprit.

Loïciane à répondu :

Dans la matinée, Loïciane avait fait quérir les présences du Haut Conseiller Orinia Delminoré ainsi que du chevalier Athënnà Deunkane. La première en tant que membre du Concile, et la seconde afin d’assurer la sécurité de ses membres présents dans le cas d’une complication de la situation. Et puis, il fallait bien l’avouer, sa présence la rassurait et l’aidait à se sentir apaisée. Un peu en arrière, siégait également Mahoniah, Loïs lui avait demandé d'être présente non seulement en tant que représentante de son journal, mais également comme soutient.

Toutes les quatres attendaient patiemment l’arrivée de la délégation de l’Ordre d’Acherus. Lorsque celle-ci arriva enfin, Loïciane ne put s’empêcher d’afficher un petit sourire de voir Darzel aux cotés du chevalier Rälkezad. Lorsqu’il fut assis, Loïciane se leva et pris la parole la première sans répondre à la tentative de compliment du réprouvé.


- Asto’re Chevalier Rälkezad. J’ai accepté de vous rencontrer afin de clarifier les relations entre notre Royaume et votre Ordre, mais avant que je ne vous expose ma vision des choses, je voudrais vous écouter vous expliquer clairement quand à vos intentions réelles.

La Consule de Lune d'Argent se montrait directe. Comme à regret, le diplomate nota que le compliment était tombé à plat. Le Réprouvé appréciait le sens de la prise d'initiative de son interlocutrice mais souhaitait d'abord détendre les protagonistes. Il en connaisait déjà certains, mais il préféra tous les saluer formellement de la même manière.

Permettez-moi d'abord de vous remercier pour votre invitation. Le confort des salons de Lune d'Argent reflète ô combien le degré supérieur de civilisation de votre race parmi toutes celles du Nord, et même si les quitter est un déchirement de l'âme, je suppute que notre entretien en sera positivement affecté, comme par capillarité...


*Rälkezad sourit*


A ce titre, vous avez bien fait de proposer Lune d’Argent pour notre entretien, car il est à craindre que l’inconfort et la froideur des salles d’Achérus eut donné un tour résolument plus agressif à notre échange.

Enfin…


*Rälkezad semble reprendre son sérieux, qu'il n'avait en réalité jamais quitté*


Vous avez indiqué à l’Ordre que le Concile rejetait l’offre d’amitié et de paix qui lui était proposée. Je ne puis guère croire que le message reflète pleinement votre sentiment, car je connais la soif de paix de votre Nation, qui est connue pour son isolationnisme et le peu de goût de ses citoyens pour les massacres de masse.

J’en ai conclu, et je vous prie de m’arrêter si d’aventure je m’étais fourvoyé, que ce sont les termes mêmes de l’offre qui vous auront induit à concevoir une opinion négative de notre main tendue.

Aussi, sachez que l’Ordre d’Achérus n’a pas vocation à exercer une tutelle politique sur votre Nation ; en eut-il les moyens qu’il n’en aurait pas perçu l’intérêt.

Non, nous les Chevaliers de la Mort, même reconvertis en Chevaliers de la Rédemption, ne savons faire correctement qu’une chose : la Guerre.

D’une certaine manière, cela tombe à propos, puisque le Mal principal qui accable les Terres du Nord, les vôtres comprises, c’est précisément la Guerre.

Les Chevaliers d’Achérus sont trop conscients de leur propre part de responsabilité dans les blessures infligées au Nord, anciennement occupé ou assailli par le Fléau, pour ne pas se sentir investis d’une Haute Mission, dont l’accomplissement les mènera sur les chemins de la Rédemption.

L’Ordre se propose donc d’arbitrer les conflits à venir dans le sens d’une plus grande justice pour toutes les factions en présence. Vous concevez dès lors que Lune d’Argent, pacifique comme elle l’est, n’a rien à craindre de la justice et des arbitrages de l’Ordre des Chevaliers d’Achérus.

Le Conseil de l’Ordre, informé comme il l’est, se propose de juger des Casus Belli et des raisons de la Guerre que prétend imposer telle Faction à telle autre, par la détermination casuistique des justes motifs.

Si le motif est juste, l’Ordre soutiendra le Juste. Si le motif ne l’est pas, l’Ordre ne le soutiendra pas, et prononcera l’anathème sur le belligérant injuste… Les Chevaliers seront alors appelés à retirer leur aide à tel parti et/ou au contraire à l’offrir à tel autre.

En tant qu’anciens servants du Roi-Liche, nous avons une grande expérience de ce qui est inique, ce qui, sans interprétation sophistique de ma part, nous donne vous l’imaginez sans peine une toute aussi grande expérience de ce qui est juste, ne serait-ce qu’en procédant par élimination avec toutes nos anciennes motivations.


*Rälkezad se permet un autre sourire, comme s’il goûte sa propre plaisanterie*


Dès lors, ce « protectorat » qui semble avoir tant alarmé les vôtres n’est en fin de compte qu’une façon de vous placer sous l’arbitrage de ceux qui prétendent offrir leurs bons offices pour l’application d’une justice de la Guerre.

Vous en comprendrez l’utilité, car si vous rejetez la proposition de l’Ordre, celui-ci sera de jure tenu à la non-ingérence partielle dans les conflits qui vous concerneront. En revanche, nous serons tenus de nous prononcer, à la demande des autres partis qui auront souscrit à notre arbitrage et qui par conséquent feront valoir leurs prétentions devant nous, possiblement contre vous.

Voyez-vous à présent le danger qui vous lie ? Si vous entrez en conflit, à votre initiative ou non, et si vous ne souscrivez pas à notre arbitrage, vous serez certainement jugés sévèrement puisque vous ne pourrez pas faire valoir vos arguments face au parti qui lui aura pu s’exprimer contre vous devant notre Ordre.

Vous savez bien, compte tenu de votre culture juridique, que la partie non comparante part avec de sérieux handicaps dans une procédure d’arbitrage.


*Rälkezad s’adosse de nouveau au siège avec satisfaction et son regard ne quitte pas les yeux de la Consule*


Comprenez-vous à présent la réelle nature de l’engagement que nous attendons de vous et combien il est nécessaire pour vous de souscrire à notre Protectorat ? Votre sens développé de la justice ou à tout le moins de la politique ne saurait manquer de vous dicter la bonne attitude…


*Rälkezad attend désormais la réponse de Dame Loïciane Sol’Arÿn, Consule de Lune d’Argent*

Mahoniah intervient :

Se faisant discrète dans son coin Mahoniah prend consciencieusement des notes.

Elle s'arrête un instant perplexe en notant:

"Dès lors, ce « protectorat » qui semble avoir tant alarmé les vôtres n’est en fin de compte qu’une façon de vous placer sous l’arbitrage de ceux qui prétendent offrir leurs bons offices pour l’application d’une justice de la Guerre."

Elle murmure pour elle même

De quel droit s'attribuent-ils un rôle d'arbitrage ?
Et ce terme de prétendre ... ça sent le traquenard à plein nez

Elle jette un regard à Loïciane pour tenter de déchiffrer ses réactions puis poursuit son travail.

"Si vous ne souscrivez pas à notre arbitrage, vous serez certainement jugés sévèrement"

Elle marmonne à nouveau

Drôle de conception de la justice ...

Puis elle relève la tête et attend la suite des évènements laissant Loïciane s'exprimer en premier.

Loïciane à répondu :

Loïciane écouta calmement le chevalier s’exprimer sans montrer la moindre réaction à ses paroles, elle se contentait de faire quelques pas dans la grande salle et guettant de temps à autre une éventuelle réaction de la part des autres membres présents. Lorsque Rälkezad eu terminé, elle laisse quelques longues secondes la salle dans un silence lourd avant de s’asseoir à nouveau et de fixer son interlocuteur avec un léger sourire de politesse.

Cela l’amusait d’avoir un orateur de qualité face à elle, car depuis ses longues discussions avec le Prince Meluin Taryante, cela lui manquait un peu. Elle fit signe à un serviteur d’apporter du nectar à leur invité, puis repris la parole.

- Vous faites erreur sur ce que nous avons rejeté chevalier, car je doute que nous ne refuserons jamais une offre d’amitié et de paix. La seule chose que j’ai rejeté fermement c’est votre Protectorat.

Le serviteur passa d’abord près de la Consule avec un grand récipient de nectar et lui servit un verre en s’inclinant. Puis il fit de même avec le chevalier Rälkezad. Après avoir bu une gorgée, Loïs repris aussitôt.

- Permettez moi de m’interroger un peu plus profondément sur la nature de votre offre. Je m’explique ; si vous ne souhaitez pas vous mêler, à ma grande satisfaction de la politique de notre Royaume, je crois comprendre que vous souhaitez en réalité nous arbitrer en matière de conflits armés. Hors, notre peuple à déjà voué allégeance au chef de guerre de la Horde. Je doute que celui-ci apprécie beaucoup que nous nous placions sous la tutelle d’une autre force, qui de plus est, comprend des membres de l’Alliance.

Elle marqua un petit arrêt de principe.

- Aussi, je me demandais…est ce que vos représentants ont déjà négocié des accords avec les chefs militaires de la Horde et de l’Alliance ? Curieusement, je n’en ai pas entendu parler.

Mahoniah intervient :

Toujours absorbée par son travail Mahoniah reste silencieuse en écoutant la sobre réponse de Loïciane.
Après les grandes tirades alambiquées du chevalier ,destinées à noyer le poisson , le style plus direct de la consule lui parait d'un abord plus franc.

Mahoniah sourit ironiquement en entendant la dernière question de Loïciane et regarde avec intérêt le chevalier impatiente d'entendre sa réponse.

Rien n'est parvenu non plus à mes oreilles et pourtant croyez-moi l'information c'est ma spécialité.
Ce serait sûrement très instructif de savoir qui bénéficie déjà de votre protection.

Athennà intervient :

Reste discrète dans son coin écoutant les discutions

Apparemment personne n'a entendu quoi que se soit... étrange

Cela y était, le cœur de la problématique était exposé.

Que cela servit de prétexte à un désaccord plus profond ou que l’argument fut sincère, Rälkezad comprenait que la question de l’Allégeance des Sin’Doreïs à la Horde présentait un obstacle officiel majeur pour le Concile. Le caractère mixte de l’Ordre était soulevé, non comme un gage de neutralité mais comme un obstacle diplomatique.


*Le Réprouvé conforta son assise et parla gravement*


Dame Loïciane, pensez-vous réellement que l’Ordre des Chevaliers d’Achérus prétende imposer ses arbitrages à la Horde ? Ou que le Protectorat qu’il propose a vocation à se substituer aux Allégeances politiques que votre peuple a prêtées à la Nouvelle Horde ?

Lorsque vous invoquez cela, me prenez-vous pour un imbécile ?

Qu’a fait pour vous la Horde ? Qu’a fait la Horde pour les deux Nations du Nord ? Si je ne m’abuse, la Garde Kor’Kron n’a été dépêchée au Nord des Royaumes qu’une fois… pour contrôler Fossoyeuse et la Dame Noire, qui avaient perdu la confiance de Thrall.

Combien de fois Fossoyeuse a-t-elle demandé l’aide militaire de la Horde dans ses combats contre le Fléau, qui était aux portes de la Cité ? Combien de fois a-t-elle du se défendre seule, peinant face à ses ennemis puissants, nombreux, sur de multiples fronts ?

Les seuls alliés de Fossoyeuse contre le Fléau ont été l’Aube d’Argent, qui se trouve être… un Ordre réunissant lui aussi les principales races d’Azeroth. C’est notamment grâce aux efforts de l’Aube d’Argent que les Réprouvés représentent aujourd’hui la principale force militaire du Nord, une fois le Fléau repoussé. Parce qu’ils ont utilisé à leurs fins – guerrières en l’occurrence – les bienfaits d’un Ordre.

La Horde n’y a vu aucune matière à s’en irriter.

Depuis, « Aide-toi et la Horde t’aidera » est devenu l’adage le plus populaire de Fossoyeuse. Et la Dame Noire l’a si bien compris qu’elle menace désormais l’équilibre des forces au sein même de la Nouvelle Horde.

Aujourd’hui, Lune d’Argent a la possibilité elle aussi d’utiliser – cette fois à des fins pacifiques – un nouvel Ordre. Ne doutez pas de votre chance.

Si les Sin’Doreïs croient encore que la Horde se soucie du Nord autrement que comme une diversion, un leurre stratégique jeté aux yeux des Forces de l’Alliance stationnées plus au Sud du continent, alors vous pouvez encore hésiter. La Horde est une histoire de famille entre clans Orques. Vous ne comptez pour rien à leurs yeux. Jamais Lune d’Argent n’a été aussi assaillie depuis l’invasion de la Légion Ardente que depuis qu’elle a prêté allégeance à la Horde, légitimant les incursions et les raids des Mercenaires de l’Alliance.

Sans susciter la moindre réaction de la Horde.


Pour revenir sur le fait qu’accepter le Protectorat de l’Ordre ne vous mettra pas en délicatesse avec la Horde, je vous dis encore ceci : vous n’avez guère d’inquiétudes à fonder eu égard à vos propres efforts pour maintenir la paix à vos frontières. Cela fait longtemps que même pour faire diversion, la Horde ne compte plus sur la Nation de Lune d’Argent.

Je ne peux d’ailleurs pas penser que cela vous ait réellement échappé.

Aussi, vous ne remplaceriez pas la tutelle de la Horde, si légère en temps de besoin et si lourde à se faire sentir en cas de méfiance, par celle de l’Ordre des Chevaliers d’Achérus. Et vous n’auriez pas à craindre de représailles vis-à-vis de la Horde, car la protection de l’Ordre ne se substitue pas à vos allégeances.

La Paix d’Achérus ne concerne que le Nord, qui en réalité est déjà grandement tenu par la Horde. Stabiliser et sécuriser les frontières, arbitrer les errements des Compagnies de mercenaires et d’écorcheurs qui épuisent ces contrées, tel est l’objectif de l’Ordre.

Car vous reconnaîtrez que le Nord ne fait pas pour l’instant l’objet de toutes les attentions des états-majors des deux Factions. Les violences qui endeuillent nos contrées sont plus le fait de Compagnies indépendantes, d’irréguliers et de groupes vaguement affiliés à l’une ou l’autre des Factions mais en réalité attachées à leurs propres fins et profits.

Ces formations ont de vagues permissions et ne sont pas inquiétées pour les exactions qu’elles commettent car quasiment toutes les Nations du Nord ont pris position et se sont engagées en faveur de l’une ou de l’autre des deux Factions.

Mais elles entretiennent les violences et appellent plus de sang encore, par les représailles qu’elles suscitent. Le conflit mondial en vient à prendre des tournures bien plus locales et se privatise en nos contrées, prenant des aspects de banditisme bien peu propres au droit de la Guerre que respectent les deux Factions.


*Rälkezad marque une pause, puis reprend*


Comprenez-vous maintenant la nature de notre proposition ?

Parce que nous ne nous intéressons qu’au Nord et aux exactions armées des troupes irrégulières, nous ne représentons pas une menace ou une ingérence pour la Horde ou même pour l'Alliance, avec lesquelles nous multiplions les contacts, comme tout Ordre mixte digne de ce nom.

Car leur Guerre est elle-même légitimée par l'Histoire des races d'Azeroth. L'Ordre n'a pas à se prononcer sur le Casus Belli originel qui a vu les différentes races d'Azeroth se dresser les unes contre les autres. Cela est ainsi, et nous n'interviendrons pas contre ou en faveur des troupes régulières des différentes Nations engagées dans la Guerre légitime.

Nous nous intéresserons seulement aux guerres à demi-privées, qui n'ont pas le réel fondement de la Guerre entre les deux Factions mais des querelles souvent moins légitimes.


Quant à notre légitimité… ne doutez pas d’elle, car à l’instar du Fléau, la Chute de son Seigneur ne nous a pas ôté nos griffes ni notre capacité d’action. Nous continuons à exister, malgré les vœux secrets de beaucoup. Vous devriez être heureux d’apprendre que de nombreux anciens Chevaliers de la Mort ont décidé de ne pas rentrer complètement dans le rang des Factions et de faire aveuglément le jeu de la Guerre Ouverte. Car si les Nations du Nord ne contrarient pas le désir de Rédemption des Chevaliers de l’Ordre, au lieu de récolter la peine et la douleur, ils recevront notre Paix.

Nous ne menaçons pas les différentes Nations du Nord pour les forcer à accepter notre proposition. Si vous rejetez la Paix d’Achérus, sachez simplement que l’Ordre se tournera vers d’autres acteurs. Et si ces autres acteurs nous accueillent, pensez bien que vous pourriez retrouver des anciens de notre Ordre parmi les pillards et les écorcheurs qui visiteront les marches de votre Nation.

Les Chevaliers sont formés à la Guerre et uniquement pour la servir. Ne tentez pas les cœurs des Chevaliers. Ne les faites pas retourner vers leurs anciens travers, qu’ils pourraient aisément satisfaire en servant l’une ou l’autre des Factions en guerre de ces contrées.


*Rälkezad semble s’apercevoir qu’on a déposé un verre de nectar à son intention ; il prend le verre mais reprend, comme se souvenant qu’il n’a pas encore complètement répondu à la Consule de Lune d’Argent*


Quant aux accords avec les autres acteurs militaires et politiques du Nord… ils sont toujours en cours de discussion, et j’aurais mauvaise grâce à faire pression sur vous en vous indiquant combien ils aboutissent en faveur des différentes parties en négociation...

Si je le peux, je tiendrai ces données confidentielles aussi longtemps que possible. Mais je vous ai déjà indiqué combien il serait dangereux pour vous de vous isoler sur ce plan, car si vous rejetez notre arbitrage, nous ne pourrons pas statuer en ayant écouté vos arguments, puisque seuls sont admis à faire valoir leurs positions ceux qui souscrivent à notre proposition.


Entendez-vous mes paroles comme je les prononce, ou êtes-vous décidée à jouer encore avec mes intentions, qui sont pures ? Car je vous sais habile politicienne, mais il est des temps pour la politique et d'autres pour la Vérité. Ne doutez pas de moi, je vous en prie et voyez ma proposition pour ce qu'elle est.

Mahoniah intervient :

Mahoniah s'affaire de plus belle en maudissant la prolixité du chevalier.

"Un imbécile"

Bien au contraire , pense-t-elle ; une personne dangereusement intelligente plutôt.

"vous pourriez retrouver des anciens de notre Ordre parmi les pillards et les écorcheurs qui visiteront les marches de votre Nation"

Elle continue à grommeler suffisemment fort pour être entendue

Est-ce sensé nous rassurer sur la noblesse de leurs objectifs ?

"mes intentions, qui sont pures "

Un petit rire cristallin lui échappe

Nous n'en saurons donc pas plus quant à vos soi disant négociations en cours?

Mahoniah étire les doigts de sa main droite pour tenter de faire passer la crampe qui la guette.

Orinia :

Orinia semblait amusée de cette situation, écoutant avec attention le long monologue sans entrer en interruption avec celui ci, elle salua simplement les personnes présentes d'un salut des plus formel comme à son habitude.

Salutation Maitre, Capitaine Darzel .. Les saluant tout deux en même temps.

Hormis ses traits amusés, l'Impératrice ne semblait refleter aucune émotion quelconque au long discours de Maitre Ralkezad, puis elle prit la parole.

J'entends bien la notion de paix que vous semblez mettre tant en avant, cependant .. pour moi .. en tant que Haute conseillère de lune d'argent, ce mot " paix " raisonne comme un bouclier que vous présentez face à nous pour masquer la réalité des intentions.

La paix est une chose que nous cherchons tous et vos tacticiens semblent en avoir saisi tout l'intérêt de l'utiliser à des fins diplomatiques voir militaires, étant donné que votre principale fonction semble être la guerre.

Cependant deux choses :

La première .. comment pouvons nous établir le niveau de votre aptitude à mener à bien cette tâche puisque vous êtes vous même tombé sous la corruption d'Arthas ? Fragilité d'esprit ? manque d'attachement au vraie valeur de la vie ?

La seconde .. vous dites vous retourner vers des pillards ou autre unité d'écorcheur etc .. peut importe qui ils sont, en nous mentionnant de ne pas à en être étonné si cela venait à arriver en cas de refus de notre part .. comment donc accorder ne serait-ce qu'une fine confiance en entendant de tel propos ?

Et je pense qu'il n'est pas forcément bon de concevoir que Lune d'argent est si .. isolée .. et encore moins de le souligner à plusieurs reprises comme vous venez de le faire, ou alors votre méthode diplomatique est, je pense, sans vous offenser avec tout le respect que je vous dois.. à revoir.

Elle prit le temps de jauger son auditoire après une courte pause pour reprendre toujours avec ce même ton calme et posé.

Cela dit .. je conçois que votre attention soit de vous portez utiles au sein des peuples, et c'est ici une attitude très louable je n'en disconvient pas, mais je pense que ce projet de " protectorat " ne peut aboutir dans les conditions que vous exposez, Lune d'Argent porte son unité en totale autonomie en restant à l'écoute des appels de la Horde, et cette notion d'arbitrage est tout simplement hors de nos fonctionnements, étant donné comme la soulevé le Consul, que vous n'avez à ce jour fait aucune démarche auprès de notre régent.

Outre un traité d'alliance, et j'utilise ce terme avec des gants très fins, avec bon nombre de conditions à tenir et surtout .. en connaissant l'étendue de vos relations avec les autres unités militaires .. il va vous falloir plus qu'un argument que le mot " Paix " pour parvenir à un résultat satisfaisant.

Mais après tout, nous sommes ici pour en discutez, je vous en prie, poursuivez.

Elle sourit simplement au Maitre, attendant d'autre argument plus pertinents, reprenant une écoute active.

Rälkezad, un instant satisfait de voir Dame Orinia prendre la parole, sembla moins goûter son discours au fur et à mesure qu'elle le prononçait. Plusieurs points soulevés semblaient l'avoir ému, lui qui semblait pourtant rompu aux exercices diplomatiques. A la fin de la prise de parole de Dame Orinia, le diplomate s’était entièrement redressé pour faire face à la Haute Conseillère :


Vous n'avez sans doute pas encore connu la mort sur les champs de bataille pour être relevé deux fois à la non-vie, sinon vous ne parleriez pas si légèrement de ma « fragilité d'esprit » face à l'immense Pouvoir et à la Volonté du Roi-Liche !

J’ai été Chevalier de la Lame d’Ébène à la première heure, libéré en même temps que le Généralissime Darion Mograine ! De ce Haut-Fait entre tous je suis fier, car mon esprit a du endurer bien des supplices pour vaincre l’implacable domination qui m’avait été imposée à travers la Mort par le plus puissant Nécromancien qu’Azeroth aie connu depuis des âges.

Que savez-vous des tourments que l'âme éprouve lorsqu'elle est emprisonnée dans un corps pourrissant, suintant l’ichor par toutes ses blessures et dénué de la véritable étincelle de vie ? Que savez-vous de mon réel attachement à la vie, que je regrette à chaque coucher de soleil ? Savez-vous ce que c’est que de ne jamais rêver ? De ne jamais pouvoir s’évader pour échapper aux souvenirs de ce que j’ai fait lorsqu’un autre esprit animait mes membres ?… vous vous tenez à présent devant moi, m’insultant sous le couvert de paroles diplomatiques… et vous prétendez aimer la paix ?


La plupart des Chevaliers de la Mort ressentent ce que je vis moi-même ! Pour eux, l’Oubli serait peut-être préférable, la destruction de leur corps et de leur esprit, pour enfin connaître le repos. Mais ce serait trop facile ! Nos crimes ne sauraient être oubliés et nos âmes trouver la paix sans que nous n’ayons apporté notre contribution à la renaissance des Terres que nous avons contribué à souiller.

Lorsque je vous fais voir les efforts que souhaitent faire les anciens Chevaliers du Roi-Liche, quand ils ont été plutôt créés pour la violence, cette violence que nous nous proposons de maîtriser, vous vous plaisez à me jeter à la face la méfiance propre aux gens médiocres !

Ne vous ai-je pourtant pas averti que l’on se rie en certains lieux de mes tentatives de paix ? Que l’échec de mes manœuvres ne marquera pourtant pas complètement la fin des espoirs de Rédemption que nourrissent certains Chevaliers ?

Certains Morts ont de la réparation de leurs méfaits une vision plus minérale que moi. Et tous ne s’attachent pas à la préservation de la vie telle que je la conçois. Si j’échoue avec les êtres pensants tels que vous, il restera encore les bêtes, les plantes et les forêts, les collines et les lacs. Des formes et des manifestations de la vie qui, dans leur esprit, peuvent encore se passer de votre existence pour perdurer !


Quant à vous savoir isolés, je vous répète que c’est le cas non pas pour vous contraindre mais parce que c’est un fait. Aucun bataillon orque d’Orgrimmar ne vient vous soutenir lorsque les légionnaires de fer, les soudards de l’Alliance et les Mercenaires en manque de rapines pénètrent vos frontières, ce qu’ils font souvent d’ailleurs, malgré les efforts de combattants Sin’Doreïs exceptionnels.

Mais si vous avec décidé de repousser mon offre, dites-le rapidement à présent !


*Rälkezad se retourne vers Loïciane*


Un mot de vous, Dame Loïciane Sol’Arÿn, et je vous libère de ma présence ! Mais je ne tolèrerai plus une insulte de la part de votre entourage, car vous me prenez décidément pour un autre !


*Rälkezad regarde encore Orinia*


Quant à parler d’alliance, c’est mal comprendre la nature de la proposition que je vous sers. Et si le Concile me redirige vers le Régent, sans lui-même avoir sondé son esprit sur la marche à suivre, s’il est en définitive trop timoré pour prendre lui aussi en main une partie de la sécurité de citoyens Sin’Doreïs, alors je m’en irai comme je suis venu.

Revoyez vite vos fonctionnements si vous ne voulez pas faire cesser cette ambassade, car à présent je suis lassé de vos manœuvres.


*Après avoir prononcé ces derniers mots, le Réprouvé tourna son regard vers une fenêtre ouverte*


La brume nocturne laissait apercevoir à présent des lambeaux de lune.

La colère lui ouvrait un souvenir ! C’était devenu si rare. Le Réprouvé fit quelques pas, le regard rendu flou et réussit à s’appuyer sur le rebord de la fenêtre comme la vision le submergeait.

A la Main de Tyr, pendant son enfance, une vision connue ; son tuteur l‘avait pris à l’écart et l’avait vertement tancé : « Au domaine, tu es un seigneur parmi les humbles, mais ici nombre de personnes sont bien plus titrées que toi, jeune enfant ! Tu as tenté d’insulter un Sol’Arÿn, un Seigneur parmi les Bien-Nés ! Leurs Princes rient beaucoup, mais leurs rires sont comme des poignards si tu les provoques ! Ils peuvent tuer ! N’insulte jamais plus un Elfe ! Et encore moins en ma présence !

Puis plus tard, lors d’une mission dans les Terres Fantômes, un souvenir longtemps perdu, inédit ; je l’ai tué, Monsieur, je me souviens maintenant. Il était encore tout près de Lune d’Argent, au passage de l’Elrendar. Ce Seigneur Bien-Né avait sans doute été relevé peu après la chute de Lune d’Argent et gardait depuis le passage. C’était à l’époque où je servais encore les Réprouvés, je n’étais mort qu’une fois. Je ne suis pas certain de l’avoir reconnu de prime abord. Depuis, j’avais oublié. Un Sol’Arÿn, c’est certain. Le même que celui de la Main de Tyr, bien des années avant.

Mais pourquoi ce souvenir, à présent ? Importun, inutile…le chasser, vite, si je le peux. Je leur tourne le dos, en pleine ambassade… Que dirait mon Oncle s’il me voyait… mais lui aussi est mort. Par les Démons ! Cela n’en finira donc jamais ?

Il était décidé à partir. Cette ambassade était inutile, les Autres avaient raison depuis le début. Il fallait partir, oui, les Sin’Doreïs allaient le lui permettre car eux aussi ne souhaitaient pas que l’entretien se prolonge.


*Rälkezad se retourna vers les Sin’Doreïs*

Orinia :

Orinia regardait le réprouvé avec une certaine satisfaction qui se laisse remarquer par un simple sourire attentif à ses paroles.

Merci pour votre intervention Maitre, vous parlez à présent avec ce côté naturel que nous recherchons tous lors de ce type d'échange, pardonnez moi de vous en avoir bousculé, mais je trouvais vos paroles précédentes beaucoup trop .. abstraite à mon goût.. Elle sourit

Quand à moi, je n'ai porté aucun jugement à votre égard, je me suis simplement permise quelques écarts qui vous ont poussé à sortir des formalités trop fades dont savent faire preuve trop souvent les réprouvés, mais il n'est là aucun reproche mais un constat des faits .. Reprenant les termes mêmes du réprouvé dans son précédent discours.

Cela dit, vous ne semblez pas insensible au côté émotionnel, chose qui vous est louable, alors sachez ceci :

Il y a peu de temps, une de mes filles s'est présentée en votre capitale, celle de dame Sylvanas, savez vous l'accueil qu'elle en a reçu ? Vous aller voir, ce point est très intéressant en terme d'outil diplomatique.. vos apothicaires l'ont capturé pour leur propre expériences ..

Après éventration et lui avoir vidé le corps .. lui prenant ainsi son coeur, ses veines, son sang .. pour remplacer le tout avec d'abominable tuyaux rempli de ce liquide verdâtre qui s'écoule dans vos caniveaux .. le tout alimenter par des runes, c'est très intéressant de savoir faire preuve d'autant d'adresse .. morbide sur un corps qui ne méritait pas cela ..

Alors qu'il vous en déplaise ou non Maitre, épargnez moi ce côté touché lorsqu'on titille votre fibre sensible, et comportez vous comme le Maitre respectable qui doit porter sa mission jusqu'à échéance.

Elle fixa durement le réprouvé d'un regard perçant sans aucune trace de colère avec toujours cette posture droite et impassible.

Cette parenthèse étant fermée, proposez nous ce que nous avons à gagner dans votre proposition, sachant que vous semblez prôner une paix s'obtenant par la guerre, chose qui est tout bonnement non concevable dans l'état actuel des choses.

Quand à moi, je lis des âmes depuis la création de ce monde, donc ne vous fatiguez pas à vous demander ce que j'en sais Maitre .. une chose est certaine, la guerre n'est pas solution à toute problématique, et j'espère que vous êtes présent à ce jour dans le but de trouver cette autre solution à nos côtés, et pour ce qui est de ma vision d'un champs de bataille .. Elle soupira longuement puis reprit avec calme.

Ce que vous avez connu ici dans vos différentes vies .. n'est qu'un simple rêve face au cauchemars auquel mon royaume fait face au quotidien sur Xoroth, n'oubliez jamais ceci.

L'impératrice termina brièvement toujours en fixant le maitre puis elle se replaça sur son siège, portant ensuite le regard sur les autres personnes, sereine à la suite de l'entretien en laissant la parole.

Le Chevalier, comme harassé par une épreuve intérieure, se retourna avec lenteur vers Orinia.


Je ne sais rien de vos épreuves passées, ni du sort de vos proches, mais je n’ai jamais eu d’amitié parmi les Apothicaires Royaux, qui forment une société à part au sein même de la Cité de Fossoyeuse ; et je ne suis plus lié à la Nation des Réprouvés depuis longtemps.

Ne me faites pas reproche de leurs crimes. Après tout, j’en ai moi-même suffisamment commis pour ne pas endosser ceux des autres.

Je ne fréquente pas non plus les Démons et ne fais point mon ordinaire de la Compagnie de ceux qui prétendent les asservir pour obtenir une part de leur puissance. Je devine à certaines choses que vous dites que vous n’êtes pas ce que vous semblez être, mais il est après tout bien des puissances que je n’ai pas rencontrées et bien des êtres merveilleux qui évoluent parmi les êtres de moindre importance.

Je suis quant à moi une simple créature de ce monde et mes ambitions restent limitées à mes capacités. Racheter mes crimes sera bien suffisant pour Sire Rälkezad de Glace-Sang.

Pour ce qui est de ma sensibilité, je reste seul juge de ce que je suis prêt à endurer lors d’une ambassade que je dirige et celle que je mène m’est échue de par ma volonté, sur mon commandement ; je ne suis pas un simple coursier. J’ai autorité pour cesser ces négociations quand bon me plaît.

Il est l’heure des choix et des partis pris. Avant la fin de la Nuit j’irai en un Haut Lieu porter le résultat de mes efforts. Parlez le langage de vérité à présent et pesez vos mots, Nobles Sin’Doreïs, car ils seront les derniers que j’entendrai en ces lieux et à cette heure.


*Rälkezad se rassied, comme s'il avait recouvré son empire sur lui-même*

Orinia :

Semble ne pas être plus impressionnée que cela, les réponses attendues n'ayant pas été apportées, elle prononça son avis de Haute conseillère envers la consul, d'un ton toujours calme et assuré.

Avis négatif pour Xoroth.

Loicïane savait très bien traduire cette réponse, pour cette raison Orinia n'ajouta rien de plus, attendant posément les autres prises de positions.

Darzel :

Darzel était resté légèrement en retrait des différentes convives et avait gardé ses paupières closes. Peu avant cette détente, à son arrivée, son visage était marqué des traits de la réflexion. Les pensées fusaient, les doutes, les craintes.

Son attention était portée sur les propos du réprouvé. Enfin il savait ce que l'ordre des chevaliers d'Achérus souhaitait réellement mettre en place. Il eu un rictus lorsque le chevalier parlait d'arbritage de conflit, vite effacé.

Comme si un arbitrage était nécessaire aux suites d'exactions de l'Alliance du Roi Wrynn sur nos terres, Maître. *Le ton était claquant dénué de toute chaleur*

Pensez vous un instant que nous, Sindorei, allons attendre patiemment les bras croisés que décision se prenne sur la bonne forme d'une attaque et de la contre attaque que nous irions mettre en place ? Ce que vous proposez vous est tout à fait noble mais en tant que combattant de la Horde je mettrai en bonne forme les forces nécessaires aux fins de reboutter les assaillants hors de Quel Thalas. Que vos chevaliers se mettent en travers du chemin de nos combattants et les lames chanteront la guerre.

De plus vous savez par notre histoire que nous n'avons jamais ouvert les hostilités vis à vis d'un peuple. Et ne me sortez pas l'histoire des trolls de Zul'Aman. *le capitaine s'était fixé sur le reprouvé de son regard sévère. Il gardait néanmoins un calme visible.*

Pardonnez ma brièveté de mes propos mais je ne suis pas politiciens ni diplomate. Chose que j'ai déjà ennoncé. Je laisse cette activité à ceux ayant la paroles plus aisée.

Je finirai par dire que l'ordre Aes Sedai ne se risquera pas à être vindicatif mais défensif et j'engagerai toujours ma force pour que les lames restent taisantes sauf si les circonstances contraignent à l'inverse.

Ces derniers mots claquèrent une nouvelle fois dans le timbre de voix du capitaine. Il repris sa place un peu à l'écart étouffant un toussement sourd.

Le Réprouvé ne parut pas s'étonner de l'avis de la Haute Conseillère Orinia ; elle demandait des réponses à des questions qu'elle ne formulait pas.

Il accueillit l'avis de Sire Darzel avec un léger mouvement de tête. Dans sa position, il comprenait les paroles de son ancien camarade d'armes. Il l'avait dit, il n'était pas politicien, même s'il aurait du savoir que seul un Ordre reconnu par les deux Factions pourrait restreindre les exactions et les opérations des Compagnies errantes, promptes à frapper comme à se mettre en sécurité derrière les lignes ennemies des armées régulières, que les combattants Sin'Doreïs ne traverseraient jamais.

La fierté des militaires et la soif de pouvoir des politiques se paient en vies innocentes. Comme tout cela est prévisible et comme ils avaient raison, à Achérus.

Sans plus d'espoir pour la réussite de son ambassade, il se tourna enfin vers Dame Loïciane, la Consule de Lune d'Argent.

Loïciane :

Loïciane pris le temps d’écouter les autres intervenants et fut même agréablement surprise par la prise de parole du Capitaine Darzel. Lorsqu’il eu finit et que le silence se fasse de nouveau ressentir dans la grande salle. Elle posa son verre sur un petit meuble qui était installé à coté de son siège, se releva et fit quelques pas en direction du chevalier Rälkezad.


- Chevalier, je peine à comprendre ce que votre Ordre recherche réellement derrière vos paroles. Vous venez ici avec une volonté de protectorat, au fur et a mesure des discussions celui-ci se transforme en un arbitrage puis vous me déclarez que celui-ci serait de toute façon illusoire et sans valeur face à celui de la Horde et de son chef de guerre.

Elle haussa alors la voix afin que chacun entendent distinctement.

- Voici ma décision et ce que vous pourrez rapporter à vos frères de combat : Le Royaume de Quel’Thalas n’accepte ni protectorat, ni arbitrage de qui que ce soit, et ce en raison respectivement de sa pleine souveraineté et de son allégeance à la Horde. Toutefois, si votre Ordre le souhaite, nous pourrions envisager d’étudier un traité d’alliance dans des conditions qui resteraient à définir.

Sur ces derniers mots, elle fixa le regard du réprouvé d'un air serein.

Orinia :

Orinia semblait avoir déjà soumis l'idée d'évoquer une possible alliance qui a été apparemment prise à la légère, attendant patiemment la réaction du réprouvé face à cette nouvelle requête suppositoire, sans ajouter un seul mot.

Le Réprouvé répondit en se relevant lentement, semblant un peu détaché de ses paroles :

Dame Loïciane, depuis le début mes intentions n'ont pas changé. Ce terme de protectorat qui vous a tant déplu n'a jamais revêtu d'autre sens que la proposition de faire bénéficier les vôtres de nos arbitrages dans les campagnes que mènent les irréguliers de l'Alliance aux frontières du Royaume Sin'Doreï.

En ce sens, c'est bel et bien une protection de notre part que vous rejetez.

Cette protection et ces arbitrages auraient eu leur propre valeur, qui ne peut en aucun cas se comparer ou s'évaluer en référence à l'allégeance que vous avez prêté à la Nouvelle Horde.

Vous avez en somme pris soin de mentionner la plupart des mots que j'ai prononcés, mais en les détournant ou en les vidant des significations originelles que je leur avais donné.

Je vous sais trop fine politique pour ne pas vous en être aperçu, mais ainsi que je vous l'ai indiqué, il est un temps pour les jeux et un temps pour le langage de la vérité.


Quant à parler d'alliance entre vous et nous, c'est beaucoup insulter notre Ordre que de le comparer à une vulgaire compagnie de cavaliers, prêts à se battre pour le royaume d'une Faction ou d'une autre sur la base d'intérêts que vous penseriez communs.


Je vous indique enfin que notre Ordre, dans un souci naturel de clarté, tiendra public le résultat de cette ambassade.


Le Réprouvé découvrit ses lèvres violacées en un rictus moqueur qui découvrait ses dents.


De cette manière, la Nouvelle Horde saura combien vous avez vaillamment défendu sa prééminence dans vos relations avec les interlocuteurs régionaux. Il n'est bien sûr pas possible de vous assurer que d'autres acteurs n'apprendront pas dans le même temps que vous pensez pouvoir vous passer de nos arbitrages. Et en vérité, nous prendrons grand soin à ne pas intervenir dans vos relations avec ces acteurs.


Acceptant le manteau qu'il avait laissé entre les mains d'un serviteur en entrant, le Réprouvé salua à l'ancienne manière de Lordaeron ses homologues Sin'Doreïs et sembla sur le point de quitter la salle. Il s'arrêta cependant au bout de deux pas et se retournant, saisit le verre qu'il avait laissé sur la table, le leva haut et le but d'un seul trait.


Au pied du Palais de la Consule, Sire Rälkezad de Glace-Sang se tourna vers Sire Darzel Sandargent, tandis que son destrier s'avançait vers lui.

Darzel :

*Le capitaine avait pris soin de racompagner son ami de bataille jusqu'au péron du palais. Il n'avait dit mot ne laissant qu'un soupir sortir de ses lèvres. Il fixait un point imaginaire laissant son regard partir dans le vide.*

- Vous l'avez constaté je ne parle pas la langue de bois. Celle-ci a au moins le mérite d'être claire. *Le capitaine baissa légèrement la tête les mains croisées dans son dos, impassible*

Mon ami... J'ai toujours entendu vos paroles avec soin et sagesse.
J'aimerai cependant vous poser une question et avoir votre réponse en toute simplicité. Comment réagiriez-vous si vous viviez sur une terre qui vous est propre, que des assaillants brulent vos villages, assassinent femmes, enfants. Attenderiez vous l'arbitrage d'une tierce force ?

De plus, mettons qu'un accord de bon augure naisse entre votre ordre et la régence de Lune d'Argent par la voie de notre Consul, comment metteriez vous en oeuvre une force défensive ? Je vous rappel que les attaques ne sont connues que de ceux qui les érigent. Vous le savez aussi bien que moi.

*Le visage de Darzel s'était rivé sur son ami réprouvé, attendant la réponse de celui-ci*

Le Réprouvé avait saisi sans un mot la bride de son destrier et s'apprêtait à l'enfourcher.

Mais à la question de son camarade d'armes, il se retourna.

La question n'est pas hypothétique, Capitaine Sandargent. J'étais un humain bien vivant lorsque le Fléau a conquis le Nord, où je possédais des terres et des gens. Je n'ai pas attendu une aide qui ne serait pas venue et suis même resté au domaine après avoir fait évacuer la plupart de mes gens à La Main de Tyr.

Et je suis mort, en toute logique ; comme la plupart des familles nobles de Lordaeron à n'avoir pas fui vers le Sud du reste.

Mais si à l'époque l'Aube d'Argent m'avait proposé une aide contre le Fléau je l'aurais accueillie avec soulagement, car je n'avais pas le choix.

Vos ennemis sont bien plus sournois que le Fléau, Capitaine. Les pirates et les irréguliers ne vous attendront pas en titubant après avoir mis à sac les villages et bourgs frontaliers. L'hiver vient avec plusieurs semaines d'avance et la machine de guerre Réprouvée avance vers le sud, coupant les hommes du Nord des champs et cultures qu'ils cachent dans les clairières. Les légionnaires de fer et les mercenaires qui hivernent sur ces contrées vont chercher bien plus fréquemment à se ravitailler aux dépens de vos populations civiles, que ne protège pas l'avancée des forces de Fossoyeuse.

Vous allez passer l'hiver à cheval, Darzel, et arriverez le plus souvent trop tard pour ne serait-ce qu'engager le combat. Vous savez parfaitement comment se déroulent les pillages frontaliers.

Quant à la survenance d'un accord entre mon Ordre et la régence de Lune d'Argent, par la voix de votre Consule, elle est désormais bien hypothétique, Mon Cher. Mais si Lune d'Argent acceptait de souscrire à notre arbitrage, sachez simplement que nombre d'attaques contre votre Royaume sont connues par avance de l'Ordre et pourraient être évitées, contenues ou minimisées.

Vous semblez oublier que notre Ordre est en bonne intelligence avec les officiers réguliers des deux Factions stationnés dans le Nord. Nous connaissons leurs canaux de transmission de messages cryptés et nous avons des sympathies au sein des deux Forces. Nous savons par conséquent quand les permissions et les mots de passe sont donnés et nous passons sans difficulté leurs lignes, car nous adaptons nos effectifs aux territoires lorsqu'ils sont contrôlés par l'une ou l'autre des deux Factions.

Nous savons enfin le principal de ce que décident les mercenaires, car nombreux sont les Chevaliers de l'Ordre à être liés à telle ou telle compagnie ou à être en relation avec tel ou tel mercenaire qui arrondit sa solde en nous renseignant.

J'aurais pu vous garantir un arbitrage sur la plupart des exactions que commettront cet hiver les irréguliers à vos frontières. Et nous aurions pu châtier bien à l'arrière des lignes ennemies ceux qui auraient tenté de se soustraire à nos arbitrages.

Je ne peux concevoir que vous l'ignoriez, Darzel. Tout comme je ne peux concevoir que les politiciens l'ignoraient également.


Vous avez décidé de jouer et de parier sur la vie de vos semblables, tous autant que vous êtes, par orgueil. Et l'Ordre vous le signifiera de la manière suivante : à chaque fois que l'Ordre aurait pu éviter l'un des massacres à venir le long de vos frontières, nous nous tiendrons sur une hauteur et attendrons votre venue, bien à votre vue. Nous vous laisserons compter vos morts et dénombrer disparus et femelles humiliées. Et à chaque fois, nous n'interviendrons pas.

Cette fois-ci, adieu pour de bon, Darzel. Je ne vous souhaite pas un bon hiver, car je sais qu'il ne le sera pas, bon.

Orinia :

Elle sourit en écoutant à nouveau cette nouvelle tirade, ne semblant pas plus crédule que cela.

Allons Capitaine, l'hiver sera comme tous les autres, tant que les frontières restent sous surveillance comme elles l'ont toujours été ..

Elle n'ajouta rien d'autre, saluant avec respect l'ambassadeur prêt à sa chevauchade de retour.

Darzel :

*Darzel laissa Ralkezad franchir les portes de la cité d'argent le laissant rejoindre sa contrée. Malgré un calme apparant, le capitaine n'en bouillonnait pas moins de l'intérieur.

Il entendit les parole de l'impératrice mais n'avait marqué aucune mimique, restant impassible*

- Est il bon de comparer le fléau à des forces vives ? Je n'crois pas. Est -il de bonne raison de comparer leur ordre avec l'Aube d'Argent. Encore moins.

Humpf *d'un pas il fit volte face et rentra au palais du Consul. Sans frapper, il entra dans le bureau dans celui-ci*

Loiciane, dans quelques jours, il faudra parler à nos compagnons, très, très sérieusement, sans diatribes politiques, sans hypocrisie. Je veux ton sentiment en tant que combattante.

*Il fixait le Consul le regard amplie de hargne*

Sire Rälkezad ferma son livre des minutes et posa sa plume.


Ainsi finit l'ambassade de l'Ordre des Chevaliers d'Achérus menée aux derniers jours de l'automne auprès du Concile de Lune d'Argent.

Nul doute que les évènements à venir découleront en bonne partie des discussions ci-dessus retranscrites. Puissent les futures victimes de cet hiver pardonner à leurs dirigeants leur orgueil et leur aveuglement, car aucune aide ne leur viendra de l'Ordre si je suis écouté au Conseil.