Le vent soufflait. Son chant n'était pas étranger au Chevalier, car le froid qu'il apportait venait du Northrend. Cela devait faire un peu plus d'un an qu'il avait quitté le Sommet du Monde, jamais aurait-il pensé qu'il faudrait y revenir pour combattre une fois encore, pour batailler un autre ennemi.
La plaine enneigée rappela certains souvenirs à Aranarth, la Désolation des Dragons mêlait calme, froid, et peur durant la Guerre des Terres gelées. Aujourd'hui la peur revint, mais le Marteau du Crépuscule en était la source. En effet, les Dragons et Thrall avaient trouvé un plan pour détruire le Briseur de Monde, pour faire expier l'Aile de Mort. L'Âme du Dragon allait être cherchée dans le Temps, et tous s'attendaient à ce que l'Ennemi attaque dès que les champions qui iraient trouver l'artefact avec le Chef de Guerre de la Horde soient visés par des légions sans précédent.
- Il est clair que Thrall et ses protecteurs seront la cible principale, et ce pendant toute la route vers le Temple. Mon plan est de les attaquer de plein front avec une cavalerie lourde, et de leur faire essuyer le plus de dégâts possibles. Les troupes adverses seront focalisées sur Thrall et non sur une telle charge, nous les surprendrons donc dès le commencement de la bataille.
- Leur attention sera sûrement tournée vers vous ensuite, comment comptez-vous vous en sortir ?
- Lorsqu'ils décideront que nous sommes une épine à ôter, nous nous replierons jusqu'au ravin de l'Etau de Cristal où le reste des nôtres sera en position : spadassins, archers, lanciers, chevaliers... Dans une surface si étroite, le nombre ne comptera pas.
Le plan fut approuvé, ce qui ne surprit pas Aranarth. Les chevaliers d'une Alliance désormais contrôlée par la Stormwind que le Seigneur d'Arden avait méprisé pendant si longtemps seraient heureux de le voir hors du schéma.
Les héros d'Azeroth étaient partis chercher l'artefact, et les troupes se mirent en position. Lorsque l'Ennemi apparut, la cavalerie chargea. Le choc était stupéfiant, les chevaliers s'étaient mis en hauteur pour augmenter les dégâts et l'adversaire en subit de grandes conséquences. Les forces Liguées furent ensuite prises pour cible et se replièrent vers l'Etau.
Les porteurs de boucliers étaient à l'avant-garde : "personne ne passera ce mur" certains disaient. Les hordes féroces du Crépuscule se jetaientt sur les Alliés, ils se déversaient sur l'acier comme de l'eau sur la roche. Des heures et des heures passaient, et tandis qu'Aranarth frappait armé de Thereinrúth, il ne vit ni le temps passer, ni les Ligués tomber un à un, mais pour chaque brave au sol, dix Crépusculaires expiaient. Enfin l'adversaire décida de se replier, et les hommes et femmes de l'Alliance purent profiter d'un moment de répit, de contempler leurs pertes. Le Marteau du Crépuscule ne les avait pas ménagé...
Un message arriva avec hâte et annonça les nouvelles venant du reste de la bataille ; l'adversaire s'était détourné de la distraction crée par la Ligue et s'attaquait à un flanc des positions coalisées par Thrall et les Aspects.
- Nous ne pouvons pas nous replier, annonça Numendar, l'un des plus fidèles vassaux d'Aranarth, au messager. Il reste encore au moins un bataillon crépusculaire en face, lorsque nous tournerons nos dos ils se précipiteront sur nous.
- Si le flanc tombe, le Marteau pourrait avoir bien plus de renforts se dirigeant sur l'Âme des Dragons.
- C'est hors de question. La manoeuvre est bien trop risquée nos hommes sont épuisés !
Aranarth inspira un long moment l'air du Northrend alors qu'une fine brise glaciale passa. Il se souvint alors de cet air, c'était le même qu'il avait senti durant l'Hiver où il combattit le Roi-Liche Arthas, durant ce combat où Frostmourne transperça sa chair... Durant ce combat qu'il aurait dû mourir pour sa vengeance, mais le fantôme de son Roi le fit revenir à la vie. Après la Guerre des Terres Gelées, Aranarth n'avait plus de but, aucun Roi, aucun Royaume, juste ses terres, sa femme et ses enfants. Il aurait voulu, dût rester chez lui mais la Dame Ailisia, son aimée le convainc de retourner à la guerre, au service de l'Alliance "Le Roi Varian est plus soldat que monarque, si des nobles se mettent à refuser son appel, même le cas d'un homme de Lordaeron, cela attiserait sa colère, et rien n'est plus dangereux que la fureur d'un Roi" ...
Une pensée lui traversa l'esprit. Il avait méprisé une telle idée quand il découvrit que son grand-père s'était sacrifié pour ses hommes durant la Bataille de Stratholme durant la Seconde Guerre, que son père avait ensuite commis le même acte de foi durant l'Invasion du Fléau sur Quel'Thalas alors qu'ils avaient encore une famille. Depuis il avait grandi et apprit.
- Numendar, ordonnez la retraite, il faut protéger ce flanc.
- Mais, monseigneur, qu'allons-nous faire des troupes ennemies.
- Soyez sûr que la Ligue ne sera pas poursuivie par ces chiens. Transmettez aux autres chefs de la Ligue que Dame Lumisia a le commandement.
Après un instant de silence, Numendar reprit la parole.
- Comment ?! Non, j'ai juré fidélité devant vous, je dois mourir pour vous.
- Chevalier, mon devoir est de vous protéger autant que le votre était de répondre à mon appel. Il est temps pour moi de respecter le pacte que nous avons tous les deux fait lors de votre adoubement.
Sans mot dire, la Ligue marcha vers le Sud, avant de partir, le vassal d'Elárion se tourna et posa une dernière question :
- Qu'en est-il de l'épée ?
- Si Araford fils d'Aranarth peut venir la chercher de lui-même, c'est qu'il l'a méritée.
Aranarth s'était extirpé de l'Etau, voulant profiter du rapide changement de température entre le col qui bloquait les vent glacials et sa sortie. Le Paladin lança un regard aux Crépusculaires qui se présentaient en face de lui, il n'y avait plus que quelques régiments. Il sourit à l'ironie, s'ils avaient su ils auraient pu en finir avec eux et se tourner vers le danger immédiat. Une silhouette noire et squelettique s'extirpa du reste, et Aranarth avait vu assez de non-vivant pour en déduire que celui-ci était un défunt ressuscité par le Fléau. Plus l'entité s'approchait plus le chevalier se faire une description ; un grand manteau noir et déchiré sur lequel reposaient une armure de saronites et à la tête au visage masqué par une capuche se trouvait une couronne de piques.
- Dites-moi, Aranarth. Est-ce pour l'honneur ou la gloire que vous vous sacrifiez ?
- J'avoue que j'espère qu'un ou deux bardes chantent des chansons sur le combat qui vient. Elle serait sûrement mieux si elle était sur un duel.
- Pourquoi donc m'abaisserais-je à combattre en duel ? Mes troupes derrière moi peuvent se charger de vous et je n'ai aucun intérêt à vous combattre.
- Nous ne nous sommes pas présentés, même si il semblerait que vous me connaissiez.
- Je suis Khaarnal.
- N'étiez-vous pas avec le Féticheur Khe'zan, et un membre actif de la Horde ?
- Après la trahison de Benedictus, êtes-vous surpris d'apprendre que la Horde avait son lot de traîtres ? Vous n'êtes pas si naïf, Elárion. Baissez votre arme et je vous accorderai une mort rapide.
Le Paladin regarda fixement son interlocuteur sans répondre. Khaarnal se tourna avec silence et marcha vers ses troupes.
Alors que les premiers crépusculaires marchaient vers le Paladin, Aranarth tira sa lame et la pointa vers ses ennemis en signe d'affrontement pendant qu'il récitait des versets du chant de la Lumière. Il incanta en son nom puis l'enfonça dans la neige, tirant le plus d'énergie possible qu'il pouvait durant sa dernière prière... Le chevalier retira avec force son épée de la terre et posa le plat de la lame contre son front : un dernier rituel avant le combat.
Le premier arriva, sa hache fut vite esquivée, d'un mouvement vif, Aranarth passa sous son bras et lança son arme au dos de son genoux, le faisant tomber, puis le décapita. Le deuxième se montra, levant sa hache, Thereinrúth la rencontra, et désarma le soldat qui fut vite tranché en deux. Le troisième arriva équipé d'une lance, chargeant, parant l'arme ennemie et profitant de sa charge, Aranarth se glissa vers lui, saisit le bois de la lance, s'en empara et planta sa lame dans sa gorge.
Par dizaines ils vinrent, par dizaines ils chutèrent. A chaque coup, Aranarth se rappela de chaque ennemi tué, chaque orc tranché durant la Seconde Guerre, chaque Démon transpercé durant la Troisième Guerre, chaque crâne de Mort-Vivant brisé durant la Guerre des Terres Gelées... Sa fureur d'antan revint, une fureur de vivre, une fureur de mourir. Depuis sa première arrivée en Kalimdor, il respectait le code d'honneur des Orcs dictant de mourir sur le champ de bataille, aujourd'hui il s'appliquait plus que jamais.
Les cadavres s'entassaient, jamais Aranarth ne s'était battu plus ardemment durant toute sa vie. L'Ire de l'Aigle s'abattait sur chaque soldat se montrant devant lui. Un ettin arriva, le Chevalier saisit une lance empalée dans l'un des cadavres qu'il avait tué auparavant et s'en servit comme d'un javelot, le lançant dans le torse de la créature. Prenant ensuite élan sur les corps tassés, il sauta, enfonçant son épée dans le cœur du monstre. Ce dernier était pourtant toujours vivant, et il saisit l'homme dans sa main gauche, lui grondant au visage et déversant sa salive sur son visage d'un cri de rage pour la blessure causée. Ce n'était pourtant pas la dernière minute de l'homme, il s'empara du poignard elfique à sa ceinture et l'enfonça dans son œil. Le cri de douleur de le créature résonna dans toute la colline, et il continua à serrer sa poigne sur le chevalier qui y joignit son propre mal. Il récita une prière et une puissante charge de Lumière tomba du ciel en direction du poignard planté.
Tous les crépusculaires regardèrent la fumée ayant fait suite à la décharge, le temps passa lentement et les soldats pensèrent à la mort du chevalier en face de lui. Certains cherchaient leur chemin dans cette poussière mêlant sang et neige. Soudain, des cris d'agonie se firent entendre, certains moururent sans même savoir qu'on était derrière eux. Pris d'impatience, Khaarnal rejoignit le combat, tirant sa lame d'ébène de son fourreau, invoquant une magie noire pour extirper la fumée de ce lieu.
- Je te tuerai de mes propres mains, larve !
- Je n'attends que ça !
Un terrible duel s'engagea entre le Paladin et le Chevalier de la Mort, les soldats ennemis firent un cercle autour de leur combat singulier. Les lames s'échangèrent des coups aussi vite qu'une bourrasque. Aranarth frappa de toutes ses forces, repoussant son ennemi dans ses retranchements, mais à chaque fois qu'il pensait trouver une ouverture, l'Ennemi esquivait. Au final, le Paladin s'engagea dans un dernier mouvement final qui l'exposa et le chevalier noir en prit le profit en lançant ressuscitant un cadavre et s'en servant comme bouclier ; le corps de l'homme était à découvert et il plongea lentement son épée dans son estomac. Aranarth tomba à genoux, devant le chevalier de la Mort qui le regardait, triomphant. Il sentait encore l'acier transperçant sa chair, tout comme Frostmourne le fit pour lui il y a des mois auparavant, il ravala son sang dans sa gorge et le savait ; c'était la fin. Il sourit.
- J'effacerai toute trace de ton existence en Azeroth, il n'y aura plus d'Aranarth, de la Maison Elárion, seigneur d'Arden. J'exterminerai ta famille, ta femme, ton fils, ta fille.
- C'est le problème avec vous... dit-il en toussant. Vous parlez trop.
Rassemblant toutes ses forces il se leva et transperça la gorge du Mort-Vivant avec sa dague elfique, et le poussa sur ses genoux, Aranarth saisit son épée, l'enfonça dans le corps de Khaarnal, et dans un dernier cri de rage fit tourner la lame dans la carcasse décharnée de son dernier ennemi.
La Bataille pour la défense du Temple du Repos du Ver était terminée, la Ligue avait eu de grandes pertes en défendant le flanc faible de la Tour des Dragons, mais au final l'Artefact qu'était allé chercher Thrall arriva à destination, et ce grâce aux sacrifices de maints braves guerriers.
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La plaine enneigée rappela certains souvenirs à Aranarth, la Désolation des Dragons mêlait calme, froid, et peur durant la Guerre des Terres gelées. Aujourd'hui la peur revint, mais le Marteau du Crépuscule en était la source. En effet, les Dragons et Thrall avaient trouvé un plan pour détruire le Briseur de Monde, pour faire expier l'Aile de Mort. L'Âme du Dragon allait être cherchée dans le Temps, et tous s'attendaient à ce que l'Ennemi attaque dès que les champions qui iraient trouver l'artefact avec le Chef de Guerre de la Horde soient visés par des légions sans précédent.
- Il est clair que Thrall et ses protecteurs seront la cible principale, et ce pendant toute la route vers le Temple. Mon plan est de les attaquer de plein front avec une cavalerie lourde, et de leur faire essuyer le plus de dégâts possibles. Les troupes adverses seront focalisées sur Thrall et non sur une telle charge, nous les surprendrons donc dès le commencement de la bataille.
- Leur attention sera sûrement tournée vers vous ensuite, comment comptez-vous vous en sortir ?
- Lorsqu'ils décideront que nous sommes une épine à ôter, nous nous replierons jusqu'au ravin de l'Etau de Cristal où le reste des nôtres sera en position : spadassins, archers, lanciers, chevaliers... Dans une surface si étroite, le nombre ne comptera pas.
Le plan fut approuvé, ce qui ne surprit pas Aranarth. Les chevaliers d'une Alliance désormais contrôlée par la Stormwind que le Seigneur d'Arden avait méprisé pendant si longtemps seraient heureux de le voir hors du schéma.
Les héros d'Azeroth étaient partis chercher l'artefact, et les troupes se mirent en position. Lorsque l'Ennemi apparut, la cavalerie chargea. Le choc était stupéfiant, les chevaliers s'étaient mis en hauteur pour augmenter les dégâts et l'adversaire en subit de grandes conséquences. Les forces Liguées furent ensuite prises pour cible et se replièrent vers l'Etau.
Les porteurs de boucliers étaient à l'avant-garde : "personne ne passera ce mur" certains disaient. Les hordes féroces du Crépuscule se jetaientt sur les Alliés, ils se déversaient sur l'acier comme de l'eau sur la roche. Des heures et des heures passaient, et tandis qu'Aranarth frappait armé de Thereinrúth, il ne vit ni le temps passer, ni les Ligués tomber un à un, mais pour chaque brave au sol, dix Crépusculaires expiaient. Enfin l'adversaire décida de se replier, et les hommes et femmes de l'Alliance purent profiter d'un moment de répit, de contempler leurs pertes. Le Marteau du Crépuscule ne les avait pas ménagé...
Un message arriva avec hâte et annonça les nouvelles venant du reste de la bataille ; l'adversaire s'était détourné de la distraction crée par la Ligue et s'attaquait à un flanc des positions coalisées par Thrall et les Aspects.
- Nous ne pouvons pas nous replier, annonça Numendar, l'un des plus fidèles vassaux d'Aranarth, au messager. Il reste encore au moins un bataillon crépusculaire en face, lorsque nous tournerons nos dos ils se précipiteront sur nous.
- Si le flanc tombe, le Marteau pourrait avoir bien plus de renforts se dirigeant sur l'Âme des Dragons.
- C'est hors de question. La manoeuvre est bien trop risquée nos hommes sont épuisés !
Aranarth inspira un long moment l'air du Northrend alors qu'une fine brise glaciale passa. Il se souvint alors de cet air, c'était le même qu'il avait senti durant l'Hiver où il combattit le Roi-Liche Arthas, durant ce combat où Frostmourne transperça sa chair... Durant ce combat qu'il aurait dû mourir pour sa vengeance, mais le fantôme de son Roi le fit revenir à la vie. Après la Guerre des Terres Gelées, Aranarth n'avait plus de but, aucun Roi, aucun Royaume, juste ses terres, sa femme et ses enfants. Il aurait voulu, dût rester chez lui mais la Dame Ailisia, son aimée le convainc de retourner à la guerre, au service de l'Alliance "Le Roi Varian est plus soldat que monarque, si des nobles se mettent à refuser son appel, même le cas d'un homme de Lordaeron, cela attiserait sa colère, et rien n'est plus dangereux que la fureur d'un Roi" ...
Une pensée lui traversa l'esprit. Il avait méprisé une telle idée quand il découvrit que son grand-père s'était sacrifié pour ses hommes durant la Bataille de Stratholme durant la Seconde Guerre, que son père avait ensuite commis le même acte de foi durant l'Invasion du Fléau sur Quel'Thalas alors qu'ils avaient encore une famille. Depuis il avait grandi et apprit.
- Numendar, ordonnez la retraite, il faut protéger ce flanc.
- Mais, monseigneur, qu'allons-nous faire des troupes ennemies.
- Soyez sûr que la Ligue ne sera pas poursuivie par ces chiens. Transmettez aux autres chefs de la Ligue que Dame Lumisia a le commandement.
Après un instant de silence, Numendar reprit la parole.
- Comment ?! Non, j'ai juré fidélité devant vous, je dois mourir pour vous.
- Chevalier, mon devoir est de vous protéger autant que le votre était de répondre à mon appel. Il est temps pour moi de respecter le pacte que nous avons tous les deux fait lors de votre adoubement.
Sans mot dire, la Ligue marcha vers le Sud, avant de partir, le vassal d'Elárion se tourna et posa une dernière question :
- Qu'en est-il de l'épée ?
- Si Araford fils d'Aranarth peut venir la chercher de lui-même, c'est qu'il l'a méritée.
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Aranarth s'était extirpé de l'Etau, voulant profiter du rapide changement de température entre le col qui bloquait les vent glacials et sa sortie. Le Paladin lança un regard aux Crépusculaires qui se présentaient en face de lui, il n'y avait plus que quelques régiments. Il sourit à l'ironie, s'ils avaient su ils auraient pu en finir avec eux et se tourner vers le danger immédiat. Une silhouette noire et squelettique s'extirpa du reste, et Aranarth avait vu assez de non-vivant pour en déduire que celui-ci était un défunt ressuscité par le Fléau. Plus l'entité s'approchait plus le chevalier se faire une description ; un grand manteau noir et déchiré sur lequel reposaient une armure de saronites et à la tête au visage masqué par une capuche se trouvait une couronne de piques.
- Dites-moi, Aranarth. Est-ce pour l'honneur ou la gloire que vous vous sacrifiez ?
- J'avoue que j'espère qu'un ou deux bardes chantent des chansons sur le combat qui vient. Elle serait sûrement mieux si elle était sur un duel.
- Pourquoi donc m'abaisserais-je à combattre en duel ? Mes troupes derrière moi peuvent se charger de vous et je n'ai aucun intérêt à vous combattre.
- Nous ne nous sommes pas présentés, même si il semblerait que vous me connaissiez.
- Je suis Khaarnal.
- N'étiez-vous pas avec le Féticheur Khe'zan, et un membre actif de la Horde ?
- Après la trahison de Benedictus, êtes-vous surpris d'apprendre que la Horde avait son lot de traîtres ? Vous n'êtes pas si naïf, Elárion. Baissez votre arme et je vous accorderai une mort rapide.
Le Paladin regarda fixement son interlocuteur sans répondre. Khaarnal se tourna avec silence et marcha vers ses troupes.
Alors que les premiers crépusculaires marchaient vers le Paladin, Aranarth tira sa lame et la pointa vers ses ennemis en signe d'affrontement pendant qu'il récitait des versets du chant de la Lumière. Il incanta en son nom puis l'enfonça dans la neige, tirant le plus d'énergie possible qu'il pouvait durant sa dernière prière... Le chevalier retira avec force son épée de la terre et posa le plat de la lame contre son front : un dernier rituel avant le combat.
Le premier arriva, sa hache fut vite esquivée, d'un mouvement vif, Aranarth passa sous son bras et lança son arme au dos de son genoux, le faisant tomber, puis le décapita. Le deuxième se montra, levant sa hache, Thereinrúth la rencontra, et désarma le soldat qui fut vite tranché en deux. Le troisième arriva équipé d'une lance, chargeant, parant l'arme ennemie et profitant de sa charge, Aranarth se glissa vers lui, saisit le bois de la lance, s'en empara et planta sa lame dans sa gorge.
Par dizaines ils vinrent, par dizaines ils chutèrent. A chaque coup, Aranarth se rappela de chaque ennemi tué, chaque orc tranché durant la Seconde Guerre, chaque Démon transpercé durant la Troisième Guerre, chaque crâne de Mort-Vivant brisé durant la Guerre des Terres Gelées... Sa fureur d'antan revint, une fureur de vivre, une fureur de mourir. Depuis sa première arrivée en Kalimdor, il respectait le code d'honneur des Orcs dictant de mourir sur le champ de bataille, aujourd'hui il s'appliquait plus que jamais.
Les cadavres s'entassaient, jamais Aranarth ne s'était battu plus ardemment durant toute sa vie. L'Ire de l'Aigle s'abattait sur chaque soldat se montrant devant lui. Un ettin arriva, le Chevalier saisit une lance empalée dans l'un des cadavres qu'il avait tué auparavant et s'en servit comme d'un javelot, le lançant dans le torse de la créature. Prenant ensuite élan sur les corps tassés, il sauta, enfonçant son épée dans le cœur du monstre. Ce dernier était pourtant toujours vivant, et il saisit l'homme dans sa main gauche, lui grondant au visage et déversant sa salive sur son visage d'un cri de rage pour la blessure causée. Ce n'était pourtant pas la dernière minute de l'homme, il s'empara du poignard elfique à sa ceinture et l'enfonça dans son œil. Le cri de douleur de le créature résonna dans toute la colline, et il continua à serrer sa poigne sur le chevalier qui y joignit son propre mal. Il récita une prière et une puissante charge de Lumière tomba du ciel en direction du poignard planté.
Tous les crépusculaires regardèrent la fumée ayant fait suite à la décharge, le temps passa lentement et les soldats pensèrent à la mort du chevalier en face de lui. Certains cherchaient leur chemin dans cette poussière mêlant sang et neige. Soudain, des cris d'agonie se firent entendre, certains moururent sans même savoir qu'on était derrière eux. Pris d'impatience, Khaarnal rejoignit le combat, tirant sa lame d'ébène de son fourreau, invoquant une magie noire pour extirper la fumée de ce lieu.
- Je te tuerai de mes propres mains, larve !
- Je n'attends que ça !
Un terrible duel s'engagea entre le Paladin et le Chevalier de la Mort, les soldats ennemis firent un cercle autour de leur combat singulier. Les lames s'échangèrent des coups aussi vite qu'une bourrasque. Aranarth frappa de toutes ses forces, repoussant son ennemi dans ses retranchements, mais à chaque fois qu'il pensait trouver une ouverture, l'Ennemi esquivait. Au final, le Paladin s'engagea dans un dernier mouvement final qui l'exposa et le chevalier noir en prit le profit en lançant ressuscitant un cadavre et s'en servant comme bouclier ; le corps de l'homme était à découvert et il plongea lentement son épée dans son estomac. Aranarth tomba à genoux, devant le chevalier de la Mort qui le regardait, triomphant. Il sentait encore l'acier transperçant sa chair, tout comme Frostmourne le fit pour lui il y a des mois auparavant, il ravala son sang dans sa gorge et le savait ; c'était la fin. Il sourit.
- J'effacerai toute trace de ton existence en Azeroth, il n'y aura plus d'Aranarth, de la Maison Elárion, seigneur d'Arden. J'exterminerai ta famille, ta femme, ton fils, ta fille.
- C'est le problème avec vous... dit-il en toussant. Vous parlez trop.
Rassemblant toutes ses forces il se leva et transperça la gorge du Mort-Vivant avec sa dague elfique, et le poussa sur ses genoux, Aranarth saisit son épée, l'enfonça dans le corps de Khaarnal, et dans un dernier cri de rage fit tourner la lame dans la carcasse décharnée de son dernier ennemi.
La Bataille pour la défense du Temple du Repos du Ver était terminée, la Ligue avait eu de grandes pertes en défendant le flanc faible de la Tour des Dragons, mais au final l'Artefact qu'était allé chercher Thrall arriva à destination, et ce grâce aux sacrifices de maints braves guerriers.
Dernière édition par Aranarth le Dim 16 Sep 2012 - 0:45, édité 1 fois