Or, pour célébrer cet évènement chaleureux, des membres de l'Alliance ont tenu à prendre un verre et s'essayer à un brin de JdR dit justement "de taverne".
La tenancière les aurait accueilli avec bienveillance et sens du commerce, leur servant à boire.
Certains rôlistes s'en sont offusqués sur le forum officiel du Culte : http://eu.battle.net/wow/fr/forum/topic/2087029137#13 , vraisemblablement d'un point de vue JdR.
Comment des membres d'une coalition ennemie du Royaume ont-ils pu pénétrer au sein de la Cité, s'assoir sur un banc de taverne censément occupée par d'autres Sin'doreïs, commander, être servis (avec le sourire qui va de soi), repartir, le tout sans être autrement inquiétés ?
Et bien Ravelle a une explication, que je serais d'avis d'accueillir très positivement, découpée en plusieurs hypothèses - pelure d'oignons.
Je la cite in extenso, car c'est de très bonne tenue :
14/05/2011 01:58Publié par Nashkeyha
Et vous trouvez ça normal , vous ?
Non plus, et à plusieurs titres.
° du point de vue de la sûreté du territoire, un individu seul peut sans difficulté traverser les terres Fantômes et le bois des Chants éternels, sans être inquiété. La garde de Lune-d'argent, si elle est efficace face à une attaque frontale hostile, semble totalement démunie vis-à-vis d'une infiltration furtive.
Alors que la plupart des grandes nations ont mis en place des moyens de repérage et de détection contre l'espionnage et l'invisibilité, il est étonnant que la nation du Quel'Thalas, qui nous a pourtant tout enseigné du point de vue de la magie, soit incapable de se protéger sur ce point dans sa propre capitale.
* Excès de confiance ou véritable déliquescence des moyens dédiés à la sécurité territoriale ? La question est posée, et la réponse sera extrêmement utile à analyser, pour les autorités locales comme pour leurs ennemis. Ce n'est effectivement pas acceptable.
° du point de vue idéologique, la présence d'ennemis potentiels dans l'enceinte de la ville n'a pas semblé inquiéter les autochtones. Même les artisans et commerçants locaux, généralement prompts à alerter la garde d'une menace - dans une nation tristement célèbre pour son interventionnisme et ses tentatives de contrôle musclées de l'opposition ou de la pensée originale - ne semblent pas avoir porté attention aux "ennemis" présents tant que ceux-ci ont gardé leurs distances.
La clientèle locale et la tenancière semblent même, après découverte de l'intruse, avoir accueilli celle-ci avec bienveillance, plutôt qu'avec méfiance. N'ayant vu aucun garde débarquer dans la taverne durant la période où j'y suis restée, j'en conclus qu'aucun des elfes présents n'a trouvé la situation incongrue et dangereuse.
Cela nous laisse supposer une évolution des mentalités dans la population de Lune-d'argent, vers plus de pacifisme, d'ouverture d'esprit, peut-être de lassitude à la guerre contre l'Alliance, voire de complicité nostalgique avec leurs anciens alliés.
* Si le positionnement des autorités reste encore très conservateur en façade, chassant les intrus dès que les représentants de l'ordre les découvrent, il est clair que - pour une frange non négligeable de la population du moins - l'hostilité qui a plombé les relations entre l'Alliance et le Quel'Thalas durant les dix dernières années est en cours de tassement. Rejoignant en cela l'opinion de certains courants diplomatiques de Hurlevent, Lune-d'argent est en position de faiblesse, de plus en plus à l'écart des décisions centrales et autocratiques de la nouvelle Horde d'Orgrimmar.
Le rapprochement entre le Quel'Thalas et ses anciens alliés n'est plus une simple utopie, mais une possibilité diplomatique réelle, viable et acceptée par la population, ce qui est loin d'être la norme, avec les postulats d'origine.
Gardons toutefois à l'esprit que cela ne concerne qu'une expérience simple, non officielle, mais surtout non-représentative des dispositions de l'ensemble des classes dirigeantes de Lune-d'argent, ni même de celles de Hurlevent.
Les prochaines mises en relations devront s'efforcer de déterminer avec précision le positionnement des diverses sous-classes de la population (décisionnaires politiques et militaires, juges et membres de l'appareil judiciaire dans son ensemble, castes religieuses, aristocratie, artisans et commerçants, etc.) vis-à-vis de l'opportunité d'un rapprochement avec Hurlevent, et celle d'une rupture avec Orgrimmar et Fossoyeuse.
Zyllia-Siana semble tempérer un brin la lecture proposée par Ravelle (ce que je regrette dans une certaine mesure) :
Que d'interrogations politiques ! Comme dit précédemment, la taverne ne faisant pas de politiques et servant indistinctement les personnes tant qu'elles savent se comporter.
Devant accompagner ma maîtresse dans un voyage, je ne pourrais pas ouvrir la taverne ce vendredi soir.
Merci de votre compréhension !
Trarak quant à lui fait allusion (perfidement, tss tss...) à l'historique de la Garde de Lune d'Argent (le groupement de PJ, pas la Garde de PNJ), qui explique sans doute selon lui que Lune d'Argent ait la réputation d'être un régime totalitaro-truc mais puisse rester par ailleurs une véritable passoire à ennemis de l'Alliance :
La Garde de Lune d'argent n'a pas été crée pour défendre la cité contre les attaques JCJ mais contre les histoires internes de Lune d'Argent : lol
Mais si je lance ce sujet ici, c'est avant tout pour engager une discussion sur les idées de Ravelle, qui me semblent riches en potentiel de jeu sur le domaine de Lune d'Argent et du Royaume EdS en général.
Malgré le fait que pour l'instant, l'endroit reste quand même bien désaffecté et n'est pas encore redevenu loin s'en faut un point d'ancrage pour la pratique du JdR (une soirée de taverne ne fait pas le printemps, dit un adage EdS, ou Orc, je ne sais plus).