Culte de la Rive Noire - RP

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Culte de la Rive Noire - RP

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    Une vie, une mort, deux histoires...

    Ahtnax
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    Message  Ahtnax Lun 23 Fév 2009 - 7:47

    Prologue :

    Perdu au fin fond de cette caverne malodorante, j’étais affalé, seul, le long d’une corniche en à-pic, aveuglé par le sang frais qui me dégoulinait sur les yeux. J’avais un fort goût ferrugineux dans la bouche, preuve que le sang s’écoulait au fond de ma gorge. Le combat avait été sans merci, face à cet ogre qui ne voulait pas se débarrasser de son collier en perles d‘obsidienne. Futilités que ces choses là puisque ma victime gisait maintenant à côté de moi et que là où elle irait, elle n’aurait plus besoin de son si précieux talisman.

    Je tenais le collier entre mes phalanges décharnées mais je n’avais même plus la force de plier le bras pour amener mon butin dans ma besace. Mon adversaire s’était mieux battu que je n’aurais pu le croire puisque, malgré la puissance du poison qui enduisait mes dagues, de la pestrine, un puissant mélange paralysant à base de citrine broyée et de fleurs de peste que j’avais méticuleusement concocté, l’ogre Gordok avait, je ne sais trop comment, réussi à se retourner et à me défoncer le crâne en abattant d’un seul coup son énorme masse sans que je puisse esquisser le moindre geste de défense.

    Il faut dire que dans cette obscurité et cette promiscuité, je n‘avais pas trop la possibilité de mes mouvements, risquant à chaque instant de basculer dans le vide du précipice qui m‘entourait. Malgré toutes ces années à combattre, j’avais été surpris par la manœuvre tellement basique de mon adversaire, d’autant que la dose de poison que j’avais inoculé à ma victime aurait tué net un sabot fourchu ou un kodo dans la force de l‘âge.

    J‘étais pitoyable et je m‘en voulais tellement alors que machinalement, j‘étais en train de fixer les perles qui luisaient dans la pénombre.

    D’après la légende, au seuil de sa mort, le combattant voyait défiler le fil de sa vie passée et pouvait juger une dernière fois du bien fondé de ses actions avant de se présenter à Tyr, mais je savais maintenant que ces histoires n’étaient que balivernes et qu’il ne m’arriverait rien de tel puisqu’il y avait quelques années déjà que je ne faisais plus partie de la race des vivants.

    Mes souvenirs s’embrouillaient à mesure que mes forces m’abandonnaient et je me surpris à trouver du plaisir à laisser mes pensées divaguer à leur gré alors que je m’enfonçais peu à peu dans l’ultime pénombre. Malgré le froid qui m’engourdissait les membres, j’avais une sensation de chaleur et de lumière qui m’étaient très agréables. C’était donc ça la mort ?


    Dernière édition par Xantha le Lun 23 Fév 2009 - 8:19, édité 1 fois
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    Message  Ahtnax Lun 23 Fév 2009 - 8:08

    Chapitre 1 : les exilés

    Jadis, la seconde guerre qui mit aux prises les humains et les orcs aboutit à la destruction et au pillage de la fière cité de Hurlevent. Fort heureusement, le roi de la cité, Varian Wrynn, réussit à repousser l’ennemi à l’aide de ses alliés et, au prix de nombreuses tractations, un fragile traité de paix fut signé entre les belligérants.

    L’heure était à la reconstruction et aussitôt, les nobles et les riches firent appel aux meilleurs maçons et charpentiers du royaume, ou du moins, à ceux qui restaient en vie.

    Le travail était harassant et dangereux mais la promesse de richesses faisait affluer des artisans de tout le continent. Ceux-ci se regroupèrent en une corporation, sous la direction d’Edwin VanCleef, un brillant ingénieur. Un certain nombre d’entre eux mourut à la tache, soit d’accident, soit d’épuisement mais les places ne restaient jamais vacantes longtemps et Hurlevent fut rebâtie de ses cendres en à peine soixante lunes. Ce n’est pas sans fierté que les bâtisseurs demandèrent audience à leur royal commanditaire pour récupérer le fruit de leur laborieux travail.

    Hélas, le roi, endeuillé par la mort de sa femme et influencé par une de ses proches conseillères, Katrana Prestor, représentant la noblesse du Comté d’Elwynn, décréta que les bâtisseurs n’auraient pour récompense que la fierté d’avoir participé à l’effort de guerre de l’alliance face à l’envahisseur. Forts mécontents de leur sort, les maçons organisèrent un blocus de la ville et défilèrent dans la capitale. Le roi décida qu’il fallait rétablir son autorité dans les rues et il envoya sa garde personnelle charger les manifestants. Ce jour là fut le théâtre d’une horrible boucherie puisqu’il y eut des centaines de morts parmi les émeutiers à tel point que les canaux qui traversaient la cité en étaient devenus rouges. Dans le même temps, pour apaiser les nobles et les marchands qui avaient vu leurs échoppes se faire piller, la loi martiale fut décrétée, le syndicat des maçons et des charpentiers fut dissout et les fauteurs de trouble furent décrétés hors-la loi.

    Edwin VanCleef réussit à s’échapper avec quelques compagnons mais ils n’abandonnèrent pas la lutte. Ils installèrent leur quartier général dans le village de Ruisselune qu’ils annexèrent et se mirent à semer la terreur parmi les habitants restés fidèles à la royauté. Ils se structurèrent en une puissante organisation visant à renverser le régime monarchique qui les avait si mal récompensés et créèrent des alliances avec les tribus de gnolls et de kobolds autochtones. Ils signèrent également un traité de coopération avec le cartel des pirates des mers du sud qui leur fournissait, armes et munitions en échange d’une base arrière et de ravitaillement : ainsi naquit la confrérie Défias qui jura la perte de Hurlevent. Le temps passa, la guerre reprit, encore et toujours…


    Ce matin là, j’avais une sensation de chaleur et de lumière qui m’étaient très agréables. En cette fin d’été, le soleil dardait ses rayons dans les champs de blé, prêts à être moissonnés par les paysans inquiets. C‘était la première fois depuis bien longtemps que les récoltes avaient été épargnées, tant par les affres de la météo que par les sauterelles mais, tant que les grains ne seraient pas dans les sacs, qui sait ce qui pourrait advenir.

    Comme tous les matins, je divaguais de ferme en ferme avec celle que je m’étais promis d’épouser, Samantha Longuetige. Mais du haut de nos douze ans, nous n’étions pas si pressés. Depuis toujours, j’étais impressionné par Samantha qui me surpassait à tout point de vue. Elle était puissante, forte et intelligente. Elle fabriquait des pièges tous plus ingénieux les uns que les autres pour attraper busards et levreaux, à tel point que nous l’avions affublée du surnom de l’araignée. Elle m’avait confié qu’elle caressait le rêve de parcourir le monde pour devenir artisan ingénieur, tout comme notre commandeur, Edwin VanCleef. Déjà, la confrérie lui avait confié la tache de s’occuper de la maintenance de quelques moissonneurs, qui montaient la garde dans un champ de potirons, voisin de nos fermes. Ces golems étaient en fait d’affreuses machines qui étaient autant destinées à s’occuper des récoltes qu’à faire fuir les paysans venus du comté voisin d’Elwynn pour trouver une vie meilleure dans notre région. Le roi avait compris que pour nous éloigner de nos terres, il lui faudrait récupérer chaque pouce de terrain, mais avec la guerre qui avait repris contre les orcs et leurs alliés, il ne pouvait se permettre d’y envoyer ses troupes. Ses conseillers lui suggérèrent que des colons feraient tout aussi bien le travail de toute une armée. C’est, du moins ce qui se disait du côté de Ruisselune.

    Quant à moi, j’étais plutôt malingre pour mon age et je n’avais pas l’intelligence de l’araignée, il faut dire que j‘étais le dernier d‘une portée de huit enfants. Je n’en étais pas moins vif d’esprit et j’étais doué pour me camoufler, ainsi que pour travailler les fourrures des lapins que nous attrapions dans nos collets. Alors que tous les enfants de mon age étaient sagement avec leur précepteur à apprendre les différents arts, j’étais toujours en maraude, ce qui me valut le surnom de furet puisqu’en fait, je furetais partout. Nous formions une belle équipe, à gambader à longueur de temps dans les hautes herbes : le furet et l’araignée.

    Cela faisait deux saisons déjà que l’araignée et moi avions été admis en tant qu’éclaireurs chez les Défias. Nous portions fièrement l’emblème de notre confrérie, un foulard rouge en hommage à ceux qui étaient tombés au champ d’honneur sous les coups des gardes du roi. La légende disait que les insurgés, pour se protéger le nez de la pestilentielle odeur de charogne qui régnait dans la capitale, décidèrent de tremper leur mouchoir dans l’eau du canal et de s’en couvrir le nez. Leur mouchoir en était ressorti rouge du sang de leurs compagnons morts.

    Bien que notre ferme fusse à près de cent lieux de la capitale, j’y montais un dimanche par mois histoire d’y mendier à la sortie de la cathédrale et d’y récolter les dernières informations et les derniers potins que je délivrais à Ruisselune, en échange de quelques piécettes de cuivre. C’était là mon travail d’éclaireur chez les Défias.

    Ce matin là, l’araignée et moi avions décidé de ramener de la terrestrine dans nos besaces, un tubercule qui, dans nos contrées ne poussait que sur les collines de la dague, une petite montagne qui surplombait le bourg. Je comptais bien profiter de ma prochaine escapade à Hurlevent pour en tirer un bon prix. L’endroit était assez peu fréquenté puisque l’ascension n’était guère aisée pour le commun des mortels. Notre petit gabarit et notre souplesse étaient un atout certain, de même que la juvénile témérité qui nous envahissait. Au bout de quelques heures de recherche intense, nous avions récolté huit gros tubercules et la position du soleil nous indiquait qu’il était grand temps de rebrousser chemin parce que nos repas ne nous attendraient pas sur nos tables.

    Cela faisait déjà une bonne quinzaine de minutes que nous rebroussions chemin lorsque nous sentîmes la roche trembler si fort sous nos pieds que nous n’eûmes d’autre choix que de nous aplatir à terre et de nous cramponner contre les rochers. Des pierres et de gros blocs de roche se détachaient et nous lapidaient bien que nous nous soyons réfugiés au fond d’une petite crevasse naturelle. Soudain le ciel s’obscurcit, le vent se mit à souffler en rafales et on entendit un sifflement qui faisait penser au soufflet d’un mineur en train d’attiser les braises de sa forge. Tremblant et pleurant, je m’étais blotti contre Samantha qui ne disait mot, prête à accepter ce que le destin nous avait envoyés. Mon cerveau paniqué me renvoyait des images cauchemardesques et je me rappelais les histoires que racontaient les vieux au coin du feu à propos de la porte de ténèbres et de la forge des enfers. L’araignée poussa un cri d’exclamation tout en me donnant un grand coup de coude dans les côtes.

    - « Regardes, un phénix »

    Je me forçais à ouvrir les paupières et à relever la tête dans un effort surhumain pour faire front à la panique qui m’envahissait et je le vis. Il était immense et venait certainement de prendre son envol . Son envergure devait certainement dépasser deux à trois pâtés de ces grandes maisons de la capitale et le sifflement sinistre que nous entendions provenait du battement de ses ailes. La chose qui s’éloignait paresseusement en direction de la mer ne ressemblait absolument pas à un oiseau bien qu’elle soit pourvue d’une paire d’ailes.

    - « Cela ne peut pas être un phénix, cette chose est bien trop volumineuse. C’est plus certainement un démon, tu as vu comme il était affreux ? »

    - « Ou peut-être un dragon, qui peut savoir ? »
    Me répondit Samantha.

    Cela faisait bien longtemps que les dragons avaient disparu de nos régions et ils étaient certainement morts ou endormis au plus profond des entrailles d’Azeroth mais des rumeurs couraient à propos de dragons qui avaient été aperçus vivants, dans les montagnes du nord. Cette explication me plaisait finalement : nous avions croisé un dragon et je savais qu’en contant notre aventure aux badauds, j’avais le moyen de me faire quelques piécettes supplémentaires.

    L’heure du repas était déjà bien entamée lorsque j’arrivais, écorché et éreinté à la ferme familiale et, à peine je franchis le pas de la porte que j’entendis gronder ma mère derrière moi.

    - « Bixente !!! Bixente Saldean, c’pèce de p’tit sagouin, où qu’t’étais encore passé feignasse? »

    Je tressaillis en entendant mon nom. Je ne supportais pas ce nom qui me rappelait mon forçat de père : je m’appelais le furet mais comment faire comprendre cela à une mère.

    - « Maman, tu ne devineras jamais ce qui vient de m’arriver : avec Sam on a vu un dragon. »

    - « Un dragon, rien qu’ça ! V’la t’y pas qu’tu racontes les mêmes divagations qu’ton père. C’est c’t’espèce d’ivrogne qui t’a mis ces choses là dans la caboche. Regardes où ça l’a m’né. Aux oubliettes de la prison de Hurlevent. Ce salaud là m’a laissé tout l’travail et toi t’es aussi bon à rien qu’ce damné. Mais j’vais t’remettre les idées à leur place moi ! ».


    Elle referma la porte derrière elle. Elle tenait dans sa main gauche un fouet dont le manche était fait d‘une branche de chardonnier sur laquelle, pendaient une dizaine de lanières de cuir léger. Elle s’avança lentement vers moi pendant que déjà, je me dévêtais de ma chemise de lin. Je me penchais en avant, abandonnant mon dos nu au mordant des lanières. En prêtant une oreille attentive, on aurait pu entendre le cinglement du fouet et les gémissements étouffés d’un enfant qui souffrait, jusque dans le champ des voisins... (à suivre)


    Dernière édition par Xantha le Lun 23 Fév 2009 - 8:36, édité 5 fois
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    Message  Ahtnax Lun 23 Fév 2009 - 8:09

    (Suite)...Le dimanche qui suivit, je me levais aux aurores et préparais mes affaires à la hâte. L’araignée, qui avait décidé de m’accompagner à la capitale ce jour là m’attendait sur le perron de la porte sans mot dire pour ne pas réveiller mes trois sœurs qui dormaient à point fermé à même le sol dans la grande pièce. Les deux frères qui vivaient à la ferme familiale avec moi étaient déjà levés depuis un petit moment car ils devaient s’occuper des bêtes avant d’aller au champ. Ma mère, vieillie avant l’heure par les multiples couches et les soucis dormait sur une paillasse malodorante dans une petite pièce adjacente. Mes autres frères faisaient partie de la confrérie Défias et ils étaient soit occupés à la mine, soit ils combattaient les colons qui osaient s’aventurer sur notre territoire. Pour les royalistes nous n’étions que d’infâmes hors-la-loi mais nous savions que nous luttions pour faire valoir nos droits sur ces terres et sur les biens que nous avait promis le roi félon.

    Après avoir marché durant quelques heures à travers les chemins délabrés, bien avant que Hurlevent soit à portée de vue, nous entendîmes les cloches de la cathédrale battre au son du glas. Cette mélopée rythmait nos pas qui se faisaient de plus en plus lourds sur les derniers kilomètres. La capitale était dans une effervescence impressionnante avec des gardes qui couraient dans tous les coins de rue de façon désordonnée. Cette pagaille me rappelait les grosses fourmilières que je m’amusais à écraser sous mes sabots étant petit. Après nous être frayés un passage jusqu’aux abords de la cathédrale, Samantha sortit une pièce de lin qu’elle posa à même le sol et sur laquelle nous disposâmes huit tubercules de terrestrine.

    La cloche n’avait pas cessé sa funèbre oraison et je remerciais les dieux de ne pas avoir été affublé des oreilles des elfes. Ce tintamarre devait être une véritable torture pour leurs oreilles si parfaitement développées. Les badauds passaient sans même poser un regard sur nos marchandises et l’araignée commençait à souffler d’impatience. Moi, j’en profitais pour tendre l’oreille et essayer de déchiffrer les bribes de phrases entre les coups de gong du clocher. Un vieil homme, richement vêtu d’une robe de mage bleue avec des parements de fils d’or s’approcha de nous, s’inclina devant la marchandise et prit en main un tubercule en le soupesant longuement. Il mit sa main dans une poche et en sortit une paire de binocles qu’il mit sur son nez.

    - « hum, vous avez là de bien beaux spécimens de terrestrine je dois l’avouer. Cela fait bien longtemps que je n’en avais pas vu de tels par ici. Ou donc les avez-vous récoltés les enfants ? »

    - « Dans les coll outch.. »


    Je n’eus pas le temps de poursuivre ma phrase que déjà, sentant que je risquais de nous démasquer en indiquant le lieu de nos exploits, Samantha me donna un coup de coude dans les cotes.

    - « Dans la forêt d’Ellwynn monseigneur, nous connaissons un endroit où ces tubercules poussent comme de la mauvaise herbe. Il faut juste arriver à les cueillir avant que les sangliers n’en fassent leur repas ».

    Le magus qui n’avait rien raté de la scène acquiesça poliment.

    - « Fort bien fort bien, j’en propose deux pièces d’argent pour les huit racines. Cela est je pense un honnête prix pour des tubercules de la forêt ».

    - « Quatre pièces d’argent et ces splendides terrestrines seront à vous messire ».


    Après avoir négocié le prix pendant de longues minutes, je me décidais à céder les tubercules, pressé par l’araignée qui craignait que notre acheteur finisse par se lasser, pour deux pièces d’argent et quarante pièces de cuivre ce qui nous ferait à chacun une très coquette somme à ramener à la maison. La transaction terminée, je me risquais à demander à mon généreux client ce qui était la cause de toute l’agitation qui envahissait la cité.

    - « Eh bien jeunes gens, vous devez bien être les seuls à ne pas savoir que le navire qui transportait notre bien aimé roi Varian Wrynn, vers la cité de Menethil a mystérieusement disparu. D’après les on-dit, notre bon roi aurait été kidnappé et seuls deux marins auraient réussi à s’en sortir vivants. Le nouveau régent Bolvar Fordragon est en train de renflouer des bateaux qui doivent entamer des recherches pour le retrouver. Comme souvent, les rumeurs vont bon train et certains mettent en cause les Défias tandis que d’autres pensent qu’il s’agit d’un coup des pirates des flots noirs. J’ai même entendu dire que le navire amiral aurait été attaqué par un dragon. Enfin, tout cela ne me dit rien qui vaille. Quand vous rentrerez chez vous, n’oubliez pas de bien tirer le loquet de votre porte des fois que le dragon se décide à vous emporter également haha ».

    L’araignée et moi nous nous regardions en frissonnant d’effroi. Et si c’était notre dragon qui avait attaqué le roi ? Plus tard, ayant regagné nos terres, je fis un saut à Ruisselune pour raconter toutes les nouvelles que j’avais appris dans la journée et je me fis une coquette somme aux dépends de la mauvaise fortune du roi de Hurlevent…(à suivre)
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    Une vie, une mort, deux histoires... Empty CHAPITRE 2 : La chasse aux nuisibles

    Message  Ahtnax Lun 9 Mar 2009 - 8:05

    Chapitre que je dédie à Pampa, une petite peau verte, chasseur de son état et qui fut mon maître de la guilde du temps Death Core durant plus d’une année. Ses exploits passés sont gravés à tout jamais dans les souvenirs du royaume du Culte de la Rive Noire. C’était bien avant l’ouverture de la porte des ténèbres.

    Chapitre 2 : la chasse aux nuisibles

    C’était à la toute fin de l’été, quand les feuilles des pommiers commençaient à virer du vert au rouge, couleur sanglante qui rappelait au peuple d’Azeroth tout le sang versé par leurs anciens protecteurs durant toutes ces années de guerre face aux orcs, qu’arrivait enfin la fête des moissons.

    Cette semaine de festivités était traditionnellement consacrée au recueillement et au pardon et les processions partaient de tout le pays pour effectuer un pèlerinage vers le tombeau du Champion Uther le Porteur de Lumière. C’est à cette période également que débutaient les moissons et les vendanges qui permettraient de remplir caves et greniers et de passer l’hiver sans disette. Les quinze jours de récolte étaient, sans conteste, les plus épuisants de l’année pour les paysans et les vignerons locaux mais c’était pour eux le dernier coup de collier avant la juste récompense d’une année entière de labeur et de labours.

    Le premier jour de la fête des moissons était traditionnellement consacré à une épreuve : la chasse aux nuisibles. Cette tradition, initiée dans le Comté de Hautebrande par un clerc qui, depuis longtemps, était repassé à l’anonymat, avait connu un essor important tout autour de Hurlevent ces dernières années alors qu’à Austrivage, il était complètement retombé en désuétude.

    Ce jour là, tous les enfants en âge d’être initiés à la vie d’adulte allaient devoir passer l’épreuve qui consistait à éliminer autant de nuisibles qu’ils trouveraient dans les champs avoisinants : grenouilles, serpents, rats, coyotes, pas un ne devrait en réchapper. Le soir, tout le village était réuni autour d’un grand banquet en contemplant les trophées exhibés par les jeunes chasseurs qui, par ce rite quitteraient le monde de l’enfance pour celui si cruel des adultes.


    Cette nuit là je n’avais pas pu trouver le sommeil tellement j’avais été angoissé par ce qui m’attendait le lendemain. L’été touchait à sa fin et avec l’automne débuterait la fête des moissons. Pour la plupart des habitants des environs de Ruisselune, cette fête représentait une semaine de travail intense, entrecoupée de longues séances de méditation. Pour moi cela signifiait surtout l’épreuve qu’il me fallait accomplir pour devenir un homme. Cela faisait si longtemps que j’attendais cet instant que je pensais parfois que le temps me faisait une coquinerie en freinant délibérément sa course.

    Je me réveillais bien avant l’aurore pour préparer mon matériel et, après avoir pris le solide déjeuner que ma mère avait eu la délicate attention de me préparer la veille, j’étais fin prêt à protéger nos champs de la vermine qui les menaçaient.

    Je m'étais équipé de ma fronde et d’un coutelas que m’avait offert notre ainé et qui pendait fièrement à ma ceinture. Il était d’une extrême simplicité avec son manche en os laniéré de cuir et sa lame fabriquée dans un métal gris foncé dont je n’arrivais pas à déterminer la nature. Malgré sa rusticité, sa lame était tranchante à souhait et lorsque je le lançais au sol, il s’y plantait naturellement, preuve d’un parfait équilibrage de la lame. J’avais pris soin également d’emmener une petite besace en cuir qui pour le moment ne contenait que mes munitions faites de cailloux ronds que j’avais récoltés durant mes pérégrinations à la belle saison. J’espérais bien qu’avant la tombée de la nuit, à la place de mes munitions, ma besace regorgerait du fruit de ma chasse.
    Je décidais de commencer le pistage par le coin nord-est du champ et de remonter en tirailleur pour terminer à l’opposé, comme cela le soleil me suivrait et je ne l’aurais jamais dans les yeux. Les jours précédents, j’étais allé repérer les différents endroits intéressants et j’avais marqué les terriers de ce qui semblait être des mulots. Bien tapi dans les semis, j’attendais que les bestioles me montrent le bout de leur museau que je n’hésiterais pas à fracasser à coups de fronde.
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    Message  Ahtnax Lun 9 Mar 2009 - 8:07

    Cela faisait déjà plusieurs heures que je me desséchais dans les champs à attendre une hypothétique proie mais ma besace était désespérément vide, à croire qu’un régiment entier de paladins venait de me précéder. J’étais de plus en plus inquiet à l’idée de me présenter bredouille devant tous nos voisins. Si encore j’avais été maladroit mais je n’avais même pas eu le loisir de croiser la moindre proie.

    Tout à coup, un bruit attira mon attention. Je bloquai ma respiration tandis que mon cœur se mit à battre la chamade. Mon ouïe ne me trompait pas, il s’agissait bien d’un grognement qui ne m’était pas inconnu. En effet, lors de mes escapades dans la capitale, j’avais souvent croisé des sangliers dans la forêt d’Elwynn mais jamais une de ces bestioles n’avait été aperçue dans notre région car elles s’accommodaient fort mal de notre biotope principalement constitué de landes et de bocages.

    Je plongeai à terre en prenant un maximum de précautions et je me mis à ramper vers la source des grognements. Je n’eus pas à ramper longtemps puisqu’au bout de quelques mètres, la bête était en vue. Enorme…

    C’était bien un sanglier, mais bien plus imposant que ceux que j’avais eu le loisir de croiser auparavant. Mon cœur balançait entre excitation et inquiétude car, si j’avais en face de moi le trophée de la journée, je savais que j’étais loin de l’avoir terrassé. Je fouillai dans le fond de ma besace pour y récupérer la pierre la plus grosse que je possédais et j’armai consciencieusement ma fronde. Instinctivement, je portai une main à ma ceinture pour y sentir le coutelas puis, je fis tournoyer la fronde et propulsai mon projectile droit sur le crâne du sanglier avec toute la force que mon jeune âge me permettait.

    Le caillou alla droit au but et s’abattit sur le crane de l’animal. Celui-ci poussa un hurlement de douleur mais, bien loin de tomber à terre il se mit à courir dans ma direction dans une fuite éperdue avec un bruit indescriptible de geignements et de grognements.

    Voyant l’animal fondre sur moi, je n’eus d’autre recours que de fuir à mon tour. Je sentais que le sanglier gagnait du terrain et je maudissais mes stupides idées entre deux grands hurlements de terreur. A ma grande surprise, je vis la bête me dépasser et s’éloigner petit à petit devant moi en creusant un sillon que je suivais machinalement mais, avant que j’aie à l’esprit de m’arrêter de courir j’étais arrivé à la lisière du champ. Le sanglier qui couinait de plus belle me faisait face, ainsi qu’un nain qui me regardait avec un œil sombre.

    - « Par la barbe d’Uther, c’est t’y pas toi qui voudrais faire du mal à ma Mauricette ? »

    Tout en montrant le sanglier du doigt, je lui répondis d’une voix hachée :

    - « Monseigneur, euh, non, ça doit être cet affreux monstre qui en veut à votre amie »

    - « P’tit bandit, c’est pas un monstre, c’est elle ma Mauricette, mon cochon d’attaque »


    J’étais interloqué

    - « Un cochon d’attaque ? »

    - « Ben oui, tu n’savais pas qu’ça existait ? Ma Mauricette c’est la plus belle, elle chasse elle trouve mes champignons, elle monte la garde et elle est un compagnon bien plus agréable qu’ la plupart des gnomes de nos régions. Si on s’en prend à elle, on s’en prend à moi, foi de Hemet Nesingwary »


    - « Oh, je vous prie de bien vouloir me pardonner Messire Hemet. Je suis extrêmement confus. Aujourd’hui débute la fête des moissons et je participe à la chasse aux nuisibles. J’avais pris votre euh Mauricette pour un monstre mais il faut dire qu’elle s’attaquait à nos épis »

    - « Ah la gourmande, elle a d’aussi mauvaise manières que les gnomes. Ma dis moi,qu’as-tu donc ramené dans ta besace mon garçon ? »

    - « Bah ce ne sont que des cailloux, hélas »

    - « Des cailloux ? Hum, étranges coutumes que voila. Chez les nains on adore la pierre et on la considère comme une alliée. D’ailleurs not’ fière capitale Forgefer est bâtie dans la rocaille. C’est un bastion impénétrable pour tout indésirable. Je n’ comprends d’ailleurs pas qu’on y accepte aussi facilement les gnomes. »


    - « Seigneur, ces cailloux sont en fait mes munitions. J’étais armé d’une fronde avant que je ne la perde dans les champs, poursuivi que j’étais par votre cochon »

    - « Je suis ben embêté pour ton arme. Bon, y s’trouve que j’suis pas trop maladroit à la chasse, peut-être voudrais tu que je t’enseigne kek zastuces ? »

    - « Oh Messire, rien ne me ferait plus plaisir. L’heure est déjà bien avancée et je n’ai rien à montrer à nos anciens »


    Et c’est ainsi que je fis la connaissance d’Hemet Nesingwary qui m’expliqua pendant plus d’une heure, quelques grandes règles de chasse. Par la suite, j’ai toujours suivi ces préceptes qui m’ont parfois permis d’éviter la bredouille quand les proies se montraient si difficiles à surprendre.
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    Message  Ahtnax Lun 9 Mar 2009 - 8:08

    Avant de prendre congé, je remerciais vivement mon mentor pour ses si précieux conseils et je décidais d’aller fouiller la plage, en espérant qu’une proie croise enfin la route de mon couteau.

    A mesure que je m’approchais de l’océan, je pouvais entendre le clapot des vagues sur la plage et sentir les embruns qui parfumaient l’air ambiant. Les dunes de sable et d’herbe me cachaient le rivage mais je savais que je n’étais plus loin du but. C’est au détour d’une dune que j’aperçus un crabe rampant en train de creuser le sable, certainement à la recherche d’une proie.

    Tout à son occupation de terrassement, il ne se doutait pas du funeste sort que je lui réservais. Je m’enquis du vent et c’est avec soulagement que perçus qu’il soufflait dans la bonne direction. Cela me permettrait de ne pas trahir ma présence. Les crabes, je le savais n’avaient pas une très bonne vue et ils distinguaient plus facilement les mouvements que les formes.

    Je dégainai mon couteau à bonne distance et m’approchai très lentement de ma proie en faisant bien attention à marquer de longs temps d’arrêts entre chaque mouvement. Une fois à bonne portée, je bondis sur le crabe en essayant de lui planter mon coutelas dans la carapace. Sous mon propre poids, ma lame transperça l’armure de chitine et tua net l’animal. Trempé de sueur par l’effort et l’émotion, je laissais enfin éclater un cri de victoire.

    Cela faisait moins d’une heure que j’avais quitté Hemet que j’avais déjà oublié un de ses précieux conseils : juste après avoir vaincu un ennemi, ne jamais abaisser sa garde. Alors que j’étais affairé à dépecer soigneusement le crustacé, un cri caractéristique me glaça le sang.

    -« Gourlrlrlrlrrlr »

    Machinalement, j’eus le réflexe de faire le dos rond, ce qui me sauva sans doute la vie puisque je sentis une violente douleur entre les omoplates. Un pirate murloc, attiré par mes cris de victoire avait réussi à me débusquer.

    Mes frères m’avaient toujours mis en garde contre ces étranges créatures qui n’étaient ni vraiment des bêtes ni vraiment des êtres doués de raison. Ces choses là étaient inclassables mais surtout elles étaient dangereuses, notamment quand elles étaient en groupe.

    Alors que le murloc se repositionnait pour me frapper, je lui balançais un coup de pied tout en me retournant. Tandis que ma bottine s’enfonçait dans le flanc de mon ennemi, j’avais la désagréable impression que celle-ci s’enfonçait dans de la vase. Le murloc fut propulsé et dévala toute la dune en poussant des gloussements puissants pour avertir ses congénères.

    Je n’avais nullement l’intention de les attendre et je me mis à courir vers la lande sans me retourner. Je savais que ces bestioles n’étaient pas très rapides à la course et qu’elles ne me suivraient pas à l’intérieur des terres de peur de se déshydrater.

    J’avais été tellement pris par mes aventures que je n’avais pas remarqué que la nuit était presque tombée. Heureusement que j’avais réussi à mettre quelques morceaux de crabe dans mon sac. Les anciens seraient obligés de me croire lorsque je leur raconterai ce qui m’était arrivé.

    La nuit était déjà tombée lorsque j’arrivai enfin à Ruisselune. Le village était partiellement éclairé par des torches et une longue table avait été dressée au milieu de la rue principale. Alors que les femmes s’affairaient autour des marmites et de la table, les hommes discutaient, buvaient ou jouaient aux dés en attendant l’arrivée des novices. Je fus soulagé de constater que je n’étais pas le dernier arrivé.

    Je m’approchai de l’estrade où m’attendait le conseil des sages et je déballai mon maigre butin devant leurs yeux curieux. Celui qui semblait présider l’assemblée me demanda pourquoi je ramenais trois morceaux de crabe dans ma besace. Je me mis à raconter mon histoire d’une traite devant l’assemblée en n’étant interrompu que par quelques « oh » et des « ah ». Je n’oubliai pas de mentionner ma rencontre avec Hemet et Mauricette.

    Arrivé à la fin de mon récit, une voix familière se fit entendre dans mon dos. C’était Hemet Nesingwary, qui avait trouvé refuge dans une auberge du village pour la nuit.

    « Alors mon garçon, j’constate avec plaisir qu’la chasse n’a pas été trop mauvaise. En plus tu viens d’faire connaissance avec le Peuple des Dunes.
    Ce sont d’ sacrés farouches et sans m’avancer, j’peux dire qu’tu t’en tires plutôt bien avec ta bosse dans l’dos.
    Lors d’mes voyages aux quatre coins d’Azeroth, j’ai eu le loisir d’en rencontrer kek z’uns. J’ai jamais réussi à faire ami-ami avec ces zigotos là car sont trop farouches.
    D’après c’qu’on dit sur eux, ce sont des vagabonds d’ la mer qui ont été drossés sur les plages par les vents.
    Les murlocs, comme vous les nommez vivent en symbiose avec l’élément liquide et n’se rencontrent qu’au bord de l’eau.
    Si vous en croisez, vaut mieux faire un détour car ils vous cherch’ront querelle ».


    Le nain s’approcha lentement de moi et me tendit un paquet.

    « Tiens mon garçon. C’est pour m’faire pardonner d’la perte de ta fronde ».

    Je le remerciais chaleureusement tout en ouvrant mon cadeau. C’était un arc. Il était magnifique et d’une légèreté surnaturelle par rapport à son envergure. Je n’avais encore jamais vu de bois semblable à celui qui composait son armature.

    Tandis que tout le village festoyait allègrement, je passais la fin de soirée à m’entrainer à tirer avec ma nouvelle arme sous les yeux amusés du vieux nain qui me prodiguait ses conseils. Ce jour là, non seulement j’avais passé l’épreuve avec succès, mais je m’étais fait un ami qui m’avait offert un présent somptueux. Il était écrit que cette journée resterait à tout jamais gravée dans mon esprit.

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