Culte de la Rive Noire - RP

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    Chronique d'un mort - La chute d'Andorhal

    Calian Riverwind
    Calian Riverwind
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    Chronique d'un mort - La chute d'Andorhal Empty Chronique d'un mort - La chute d'Andorhal

    Message  Calian Riverwind Lun 6 Sep 2010 - 14:18

    Je me souviens comment c’est arrivé… Cette nuit-là… Cette nuit où ma vie a basculée.



    Je marchais, comme a mon habitude, vêtu de mon armure couverte de dorures et de riches draperies. Je faisais ma ronde puisque j’étais de garde cette nuit là, dans mon village natal. Mon père, chef de la garde, m’avais promu au porte de Commandant la veille, et j’étais fier de porter l’uniforme. Je me souviens comme je l’avais faite reluire toute la journée, frottant sans relâche l’acier poli. C’est dingue comme on peut porter attention aux choses matérielles quand on est vivant.

    Je regardais de tous les côtés, sur la route du village, malgré mon casque obstruant partiellement mon champ de vision. Mes pas lourds résonnaient dans l’obscurité, et plus je m’éloignais du village, plus l’atmosphère devenait pesante. Je suis enfin arrivé au panneau fléché indiquant « Andorhal », c’était le bout de ma ronde. Je toisais un instant le paysage vide, silencieux, inquiétant.

    Soudain, bruit de craquement. Tous mes sens furent en éveil. Mes yeux s’agitèrent dans leurs orbites, tentant d’apercevoir quelque chose dans l’obscurité, maintenant que mes pupilles étaient grandes ouvertes, mais rien. Un ombre qui passa à droite. Mon ouïe s’affina, mais les bruits étaient déformés par mon casque. J’entendis ma respiration s’accélérer, et je tendis mon épée en avant, l’ayant saisie par réflexe, les mains moites dans mes gants en plaques. Je tentais une approche directe, un « Qui est là ? » peu convaincu. Une nouvelle ombre a gauche ! Non, devant ! Mais…

    Surgissant d’un buisson, un geist me sauta à la gorge. Je le repoussai violemment d’un féroce coup de bouclier, et lui tranchai la tête. Je pris le temps de souffler, baissant arme et bouclier, soulagé d’avoir triomphé de la menace. Mon ouïe s’affola d’un coup, un bourdonnement se faisait entendre au loin, par delà les collines. Je me redressais, essayant de comprendre ce qu’il se passait. Le bourdonnement devint un tremblement sourd. Je regardais mes pieds, et le sol, respirant de plus en plus fort, transpirant à grosses gouttes. La simple audition de ce bruit me terrorisait. Je me tournais vers le village, silencieux comme a son habitude. Je me souviens m’être demandé ce que je devais faire : Avertir le village ? Rester a mon poste ?

    J’eus à peine le temps de me retourner que je vis ce qui me semblait être l’enfer, et je me demandais si je n’étais pas déjà mort à ce moment là. Les armées du Fléau, défilant devant moi : Abominations, zombies, banshees, geists en nombres incroyables. Je peux vous dire, que je ne bougeais pas d’un centimètre. Seules mes lèvres tremblotaient légèrement, au milieu de mon visage crispé de terreur. Je laissais tomber arme et bouclier, m’abandonnant a mon cruel sort. Ce que je ne savais pas à ce moment là, c’est que mon sort avait déjà été décidé.

    S’avançant, d’un pas lourd et mortel, celui que j’appelle maître avait les yeux rivés sur moi. Son regard glacial me pétrifia, mais je ne pouvais m’en détacher. Il se retrouva en face de moi, je pouvais sentir son souffle glacé sur mon visage. D’un geste rapide il envoya valser mon casque, me laissant à découvert. Il posa sa main sur mon front et d’un ultime et puissant geste, me transperça le cœur avec sa lame runique. Je sentis la pointe de l’épée déchirer ma chair, découper mes vaisseaux sanguins, transpercer mon ventricule droit, puis ressortir, faisant couler abondamment mon sang dans mon corps, et sur le sol. Mon armure dorée se teint de rouge alors que mes jambes ne me tenaient plus. Seule la main du chevalier me tenant la tête me maintenait droit. Cette même main… a qui je dois la pire souffrance de mon existence. Laissez-moi-vous la décrire.

    Je sentis tout d’abord mon front se refroidir rapidement, mais aussitôt, je sentis mon cerveau se pétrifier. Chaque neurone se gela, chaque synapse ralentit, chaque particule de chaque hémisphère se recouvrit de givre. La douleur était insoutenable, j’avais l’impression que les seuls messages atteignant mon cerveau étaient des messages de douleur. Mes yeux aperçurent un sourire se dessinant sur le visage de mon assassin, alors que le froid descendait lentement le long de mon cou, laissant sur mon visage une expression de douleur atroce, où chaque muscle, et chaque ride était mis a contribution. Ma moelle épinière se raidit à son tour, puis toute ma colonne vertébrale. Le froid extrême continua sa route à travers mes bras, puisque je sentis mes os se transir, puis mes extrémités se congeler. En fait, je ne sentais plus du tout mes doigts a ce moment là, mais ce que je pouvais ressentir, c’est tous les globules de mon sang de geler, tous mes vaisseaux, et mes capillaires sanguins arrêter leurs cours. Mon torse entier était pétrifié, et cela descendait encore et toujours. Je me demandais quand allait arrêter ce supplice alors que le froid s’engouffrait dans mes cuisses et mes mollets, puis mes pieds qui devinrent insensibles. La glace vint panser mes blessures, enfin… combler le vide béant laissé par la lame.

    Un instant en suspens, alors que j’entendis derrière moi la cloche d’alerte du village retentir. Puis je pus sentir que mes doigts et mes pieds me brulèrent. Non, tout mon corps se mit à me bruler tellement le froid était intense. Je sentis mon cœur émettre un nouveau battement. J’essayais d’émettre un cri, mais ma gorge était trop serrée. Je me sentis partir… mes yeux se fermèrent sous le regard de ce Roi.

    Voila comment je suis mort, enfin façon de parler. Je dois avouer que la Non-Mort est pire que la mort. Je me suis réveillé, et c’est comme si je n’avais plus d’âme. Tous mes souvenirs, de ceux que j’aimais me laissent de glace à présent. Tout le monde me parait insignifiant. Je suis vide. Vide à l’intérieur. Tout est vide de sens. Je ne pense plus qu’a servir mon maître, mon bourreau. Je tue sans vergogne des pauvres innocents.

    J’aurais du retourner au village… j’aurais du…

    Profitez bien de votre vie, car vous pourriez trouver encore pire que la mort…


    [HRP : Voici le texte qui m'a permi de gagner une clef bêta lors d'un concours de récits. Cette histoire est inspirée de faits réels, mais ne représente aucun personnage en particulier.]

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