Ces points de vue pourraient servir de réflexion sur la façon dont les rôlistes envisagent les paradigmes de leur Jeu.
Les différents apports et mouvances concernant les façon de concevoir le Jeu de rôle sur WOW pourraient être compilés et synthétisés sur des sujets de ce genre, afin de découvrir des consensus qui permettraient de mieux appréhender le Jeu des autres, de mieux se comprendre et partant de mieux s'accepter.
Cela pourrait au moins servir à savoir sur quel pied danser avec tel ou tel rôliste .
Pour contribuer, n'hésitez pas à vous exprimer sur le sujet "Avis sur les [Points de vue]" ici : http://cultedelarive-rp.wowjdr.com/t809-avis-sur-les-points-de-vue .
Chapitre 1 : Activité JcJ et transcription en JdR.
Ben oui, je me suis rendu compte que j’ai pondu quelques amorces de tutoriel pour raconter un truc à peu près JdR après une rencontre plutôt JcJ, mais je me rends compte que je suis parti un peu vite du principe que personne ne trouverait à redire quant à la transcription en terme JdR d’une rencontre JcJ.
Je sais, honte à moi.
Je vais donc tacher de donner mon opinion sur les raisons de considérer une rencontre JcJ extérieur en terme JdR.
Tout d’abord, est-ce que toute rencontre JcJ se traduit nécessairement en termes JdR ? La réponse est donnée avec la question.
Non, naturellement.
Mais alors, quelles conditions doivent être réunies pour que cela soit possible ?
A cette question j’aurais tendance à répondre : recherchons d’abord plutôt quelles conditions font qu’une rencontre JcJ ne peut pas être traduite en termes JdR ?
Clairement, quand l’objectif n’est pas de faire du Jeu de Rôle ni de créer du jeu avec le partenaire.
Car s’il est une seule constante dans tout le développement à venir, c’est la suivante : toute rencontre peut devenir, à un moment ou à un autre, JdR. Sauf si l’un des partenaires a décidé de jouer SANS l’autre.
Le JdR peut être médiocre, ténu, maladroit, embryonnaire… il pourra donner lieu à une retranscription JdR à tête reposée, plus tard.
Mais un raid pourrait regrouper 200 joueurs pour rouler sur une capitale qu’il n’en serait pas moins H-JdR si le jeu des 200 va non pas avec celui des défenseurs mais contre eux.
Est-ce à dire que pour être acceptable en terme JdR, une rencontre doit être organisée ? Prévenir en face, moduler les effectifs, préparer une fiche technique de rencontre négociée par les deux partis, etc. ?
Non, je n’ai pas prétendu cela. Si ? Bon, oui, tout cela est préférable, surtout si on a une idée assez précise de la transcription JdR que l’on vise. On ne joue qu’avec les autres et on laisse des portes ouvertes, des défis, une chance en somme à l’adversaire.
Ou bien nous limitons considérablement l’importance JdR que l’on peut tirer de l’issue de la rencontre.
Cependant… peut-on à l’opposé refuser de jouer éternellement avec un compétiteur belliqueux et puissant ? Peut-on se réfugier dans le lore et le JdR figé pour prétendre que rien n’arrive jamais chez soi ?
Peut-on en d’autres mots danser sur une table en tag non JcJ pendant que le Régent meurt pour la 18ème fois ce mois-ci sous les assauts de Pavillon Noir, de la Légion de Lordaeron ou de Praesidium ? Et faire encore de même le mois suivant, encore et encore ?
Et prétendre qu’il ne se passe rien sous prétexte que le lore n’a pas prévu la mort du Régent ?
En effet, le lore défend que quiconque prétende avoir tué tel ou tel Chef de Faction. Varian et le Régent ont tous deux de belles journées devant eux avant de casser leur pipe (ou bien j’ai mal lu les annonces de Blizzard).
Mais dans les endroits oubliés de Monsieur Metzen et de Blizzard, là où l’ennui tisse des toiles d’araignées et sclérose le JdR… laissant le lore tomber en décrépitude en attendant une MAJ improbable…
Là se trouvent les opportunités des PJ ! Et si les PJ, par leur activité JcJ en arrivent à créer une constante :
- Hurlevent a ses propres tavernes réservées aux combattants de la Horde ; ils y vont lorsqu’ils sont fatigués de massacrer les soldats de garnison, qui se battent au milieu de Héros tous plus AFK les uns que les autres, ou en tag H-JcJ en attendant d’être juste 4 fois plus que les assaillants au lieu de tenter la guérilla urbaine.
- Lune d’Argent est la ville la plus fréquentée par les combattants… de l’Alliance. Toutes les guildes JcJ du Serveur y font leur classe. Larges boulevards, des couleurs qu’on ne trouve pas ailleurs, des politiciens à déranger en pleine parlotte JdR… Vous voulez vous dégourdir les doigts ? Allez à Lune d’Argent. Si personne n’est là, passez en JcE, le Régent est à croquer…
Évidemment, ces deux exemples ne sont pas transposables en tant que tels en terme JdR.
Les tavernes de Hurlevent appartiennent en réalité à des nains PNJ et le Régent de Lune d’Argent est toujours bien vivant. Lune d’Argent elle-même n’a pas connu de pillage depuis l’invasion du Fléau.
Mais est-ce que pour autant, les Royaumes de Hurlevent et de Lune d’Argent n’ont pas à pâtir en terme de JdR de cette surexposition au JcJ extérieur, assez souvent franchement sauvage mais très régulier ?
L’activité JcJ n’a-t-elle donc aucune incidence sur le rôle ? Les Compagnies de Mercenaires, les équipages de Pirates ou de Corsaires, les Ordres Militaires plus violents les uns que les autres n’ont-ils pas d’existence JdR ? (M’aurait-on menti ?!)
Nous voilà au cœur de la problématique : tous ces groupements ont non seulement une existence JdR, mais aussi une légitimité.
Ils ne tueront pas un chef de Faction.
Mais lorsque Pavillon Noir tue le Régent, on assiste sans nul doute au pillage et au massacre des villages et bourgs Sin’Doreïs aux abords des côtes… la marine de Lune d’Argent est impuissante.
Lorsque la Légion de Lordaeron perce la défense de Lune d’Argent, sans nul doute doit-on y voir les incendies et les pogroms aux marches du Royaume.
Lorsque la Ligue profanera Fossoyeuse, la panique s’emparera des Clairières de Tirisfal.
Lorsque le Trident et bien d’autres boivent un coup dans leur taverne préférée de Hurlevent, c’est toute la Forêt d’Elwinn qui pleure ses morts ou les pêcheurs de la Marche de l’Ouest qui ne rentrent pas le soir auprès de leurs épouses.
C’est indéniable : une telle régularité dans la pratique du JcJ crée des vagues sur le JdR et le lore locaux.
Sur un autre royaume, il ne se passera pas les mêmes choses. Car le lore local est un sous-lore, intermédiaire entre le JdR des joueurs et le lore pondu par Monsieur Metzen et Blibli. Il est intrinsèquement lié à l’activité des PJ sur un Serveur particulier.
C’est ce sous-lore qui assoie la légitimité du Concile de Lune d’Argent. C’est le même qui permet l’existence de la Légion de Lordaeron, ces exilés du Nord.
C’est le même qui permet aux Sentinelles de surveiller les bois d’Orneval, aux Pirates de piller des navires des Cartels et au Trident de chasser les Pirates de Pavillon Noir (ou l’inverse mais bon).
Ce sous-lore est mouvant, délicat à dégager, comme est parfois délicat à dégager un principe jurisprudentiel (oui bon, c’est ma poésie personnelle hein ?!). Il doit se faire par consensus au sein de la Communauté rôliste :
Strangleronce est un endroit dangereux. On y croise des pirates sournois et très vindicatifs.
Mais d’autres fois il s’impose à eux comme une évidence. Malgré eux. C’est le cas de l’insécurité aux frontières de Lune d’Argent ou du Royaume de Hurlevent.
Alors oui, l’activité des PJ, particulièrement JcJ, se traduit parfois en termes JdR.
- Si elle est pratiquée avec les autres joueurs,
- Si elle est pratiquée dans une optique même lointainement JdR,
- Si elle est pratiquée suffisamment régulièrement pour devenir une constante indépendante de la volonté des joueurs d’en face.
Alors défendez-vous, amis danseurs des tavernes… votre Royaume brûle !
Dernière édition par Rälkezad de Glace-Sang le Mar 29 Mar 2011 - 14:50, édité 2 fois