Quelque part dans les montagnes enneigées de Durn morogh. Il y a presque un siècle, en l’an -44. Les étoiles brillaient dans la nuit glacée, ce genre de nuit où votre regard se perd dans le lointain, guettant quelque chose d’inexistant et, en quelques secondes, vos pensées prennent un cap inattendu, peut-être celui de vos souvenirs ou de vos rêves informulés. Ce spectacle vous détend, les étoiles brillent si fort que tout l’horizon vous est visible et la neige scintille en retour comme des centaines de milliers de diamants.
Le froid est vivifiant, le vent est doux, la nuit revêtit sa plus belle parure, une étoffe de soie noir incrustée de petites perles de jour.
Ce soir la nature m’offre deux cadeaux : une nuit splendide et un deuxième fils.
Il s’appellera Hödvidar Niebelûngën et ça sera un grand guerrier.
Chapitre 1 : Rose
Je n’ai jamais compris pourquoi mon père a toujours cru dur comme fer que je deviendrai un guerrier. Je préfère les livres, d’ailleurs ce n’est pas la seule chose que je préfère aux combats. Hödvidar esquissa un sourire en regardant Rose se tortiller pour grimper sur la bibliothèque, sa chevelure rousse se mouvant tel un brasier autour de sa tête.
-Aide moi un peu Höd, on ne va pas trouver cette carte au trésor en restant assis avec un sourire idiot. EH ! Bouge-toi, en pirate tu es nul !
Elle a 16 ans comme moi, mais elle me dépasse déjà de trois têtes. Rose est la fille de riches nobles de la ville humaine, comme chaque début de semaine elle venait avec ses parents, eux pour marchander avec mon père, vendeur en armes naines, elle pour jouer avec quelqu’un qui ne soit pas une servante ou son percepteur.
Cela fait 3 ans qu’ils se connaissaient et depuis étaient devenus des amis proches. Surtout qu’ils ne connaissaient personne d’autre de leur âge.
- A vos ordres capitaine… Je dois faire quoi ?
- Récure le pont, vu que tu es plus près du sol.
- Ah ah ah…
Ce n’est pas vraiment faux, pour un nain je ne n’étais pas très grand, et elle était déjà plus que bien bâtie pour une humaine, des épaules et des hanches larges ainsi que des jambes musclées. Enfin bon quand j’aurais 150 années je serais encore jeune comme un humain de 30 ans, alors je ne suis pas vraiment pressé de grandir dans la limite de ce que ma nature de nain me permettra.
L’après-midi continua en batailles chimériques de pirates, en trésor déterrés, puis je ne sais plus comment on en était arrivé là.
- Voilà notre dernière prise. Dit-elle, en me tendant fièrement un vieux livre écrit en nain. Je ne peux pas le lire, on dirait que c’est codé, un livre codé waouh !
- C’est du nain, t’es pas très futée pour une capitaine pirate dis moi ? Répondis-je l’air moqueur, pour une fois que j’avais le dessus dans l’un de nos jeux.
Et c’est ainsi que je me retrouvai à traduire à Rose des poèmes d’amours nains. La nuit commençait à tomber. Soudain quelque chose se produisit dans la pièce. Comme une étincelle qui se serait allumée dans une réserve de poudre de plusieurs tonnes à cinquante mètres sous mes pieds, je sentais quelque chose d’énorme mais c’était encore trop indistinct pour être clairement identifié, je devenais plus attentif cherchant d’où provenait cette sensation, de bien-être ici, et ce fut à cet instant, bien précis où je vis ses yeux d’un vert profond me fixer comme jamais auparavant, que l’explosion m‘arriva en pleins visage. Son corps était penché sur moi et sa lèvre inférieure coincée entre ses dents m’envoyait un signal, une alarme universelle entre homme et femme, j’étais totalement désarmé. Je ne sus comment réagir, quand ses lèvres s’approchèrent avec la grâce d’un papillon timide et maladroit.
Elle avait un goût de menthe douce, c’était si doux. Sa langue caressant la mienne, j’essayais de faire au mieux, ses doigts se frayaient un chemin dans ma chevelure. Un pur délice…
Et là que les ennuis commencèrent. La porte s’ouvrit à la volée laissant entrer son père, mon père et des domestiques, avant même que j’ai le temps de réagir.
-QU’EST-QUE VOUS FAITES !!! Nos deux pères crièrent en même temps, et d’un signe les domestiques saisirent Rose tandis que mon père fondait sur moi, furieux.
-Höd au secours !
J’ai dû oublier de le préciser mais il y a 60 ans les relations interraciales autres que pure amitié étaient plus que mal vu, c’était un tabou, voir une honte pour les concernés et leur famille, j’allais comprendre…
BAM ! Je chancelai sous la baffe de mon père, cherchant des yeux celle qui m’appelait je ne vis que le regard méprisant du noble au milieu de tous ces points noirs qui se formaient dans mon champ de vision.
J’eu droit à un sermon pas croyable de mon père, gnagnagna une humaine, mourra avant que j’ai un poil blanc gnagnagna, son père est influent gnagnagna, il fera travailler des gnomes au noir pour ne plus acheter nos armes, et autres conneries qui me passèrent au-dessus de la tête, ceci-dit, vu ma taille, ce n’était pas dur. Ils crurent tous qu’une bonne gueulade allait nous arrêter. C’était nouveau, c’était étrange mais c’était grisant.
La nuit même je décidais d’aller à la forêt d’Elwyn, sauver mon amour naissant.
Je ne savais pas manier assez bien les armes pour assommer les gardes éventuels, la discrétion allait jouer un rôle majeur, la chance aussi.
La traversée me prit la moitié de la nuit, sortir en douce de chez moi fut facile, je longeai la montagne vers Forgefer et pris le trame.
C’est bon, j’y étais, devant moi une immense maison entourée d’un mur d’enceinte, je m’introduisis dans les jardins avec l’aide d’un grappin, puis je cherchai des yeux une entrée.
En quelques minutes j’avais : crocheté une serrure, marché sur la queue du chat, fait tomber un vase et fait grincer les escaliers menant à l’étage, bien heureusement personne ne s’était réveillé. Je me mis à écouter les souffles des personnes à travers les portes des chambres, guettant le plus léger, celui de Rose. Mais ce fût des bruits d’objets que l’on déplace qui me désignèrent la bonne porte. Je rentrai et vit Rose, le visage rougit par les larmes versées, qui préparait un sac.
-HOD… !
-Chut… Pas si fort, fis-je en lui mettant la main en bâillon.
-Höd. Dit-elle avec joie. Tu es venu me chercher ! C’est trop romantique.
Ayant laissé mon cerveau quelques heures plus tôt, je n’étais plus vraiment en état de dire ce qui était romantique ou non, ce que je savais était que j’avais mal aux pieds après tout ce chemin et que j’étais bien content d’être à nouveau avec elle.
-Viens filons, ils veulent me faire prêtresse, ça craint je veux être une mercenaire moi. Dis, c’était toi tout ce boucan en bas ?
- Euhm, je n’avais pas vu ce chat.
-Et le vase aussi ? Dit-elle en pouffant. Bon filons, j’ai de l’or et de quoi manger pour une semaine, d’ici là on aura trouvé une planque et de quoi vivre.
Je ne dis rien, incapable de d’analyser la situation au long terme comme elle le faisait.
-Bon sortons Rose, si on nous retombe dessus ça ira mal.
Quiconque serait passé près du mur d’enceinte aurait vu deux ombres filer dans la nuit.
Le froid est vivifiant, le vent est doux, la nuit revêtit sa plus belle parure, une étoffe de soie noir incrustée de petites perles de jour.
Ce soir la nature m’offre deux cadeaux : une nuit splendide et un deuxième fils.
Il s’appellera Hödvidar Niebelûngën et ça sera un grand guerrier.
Chapitre 1 : Rose
Je n’ai jamais compris pourquoi mon père a toujours cru dur comme fer que je deviendrai un guerrier. Je préfère les livres, d’ailleurs ce n’est pas la seule chose que je préfère aux combats. Hödvidar esquissa un sourire en regardant Rose se tortiller pour grimper sur la bibliothèque, sa chevelure rousse se mouvant tel un brasier autour de sa tête.
-Aide moi un peu Höd, on ne va pas trouver cette carte au trésor en restant assis avec un sourire idiot. EH ! Bouge-toi, en pirate tu es nul !
Elle a 16 ans comme moi, mais elle me dépasse déjà de trois têtes. Rose est la fille de riches nobles de la ville humaine, comme chaque début de semaine elle venait avec ses parents, eux pour marchander avec mon père, vendeur en armes naines, elle pour jouer avec quelqu’un qui ne soit pas une servante ou son percepteur.
Cela fait 3 ans qu’ils se connaissaient et depuis étaient devenus des amis proches. Surtout qu’ils ne connaissaient personne d’autre de leur âge.
- A vos ordres capitaine… Je dois faire quoi ?
- Récure le pont, vu que tu es plus près du sol.
- Ah ah ah…
Ce n’est pas vraiment faux, pour un nain je ne n’étais pas très grand, et elle était déjà plus que bien bâtie pour une humaine, des épaules et des hanches larges ainsi que des jambes musclées. Enfin bon quand j’aurais 150 années je serais encore jeune comme un humain de 30 ans, alors je ne suis pas vraiment pressé de grandir dans la limite de ce que ma nature de nain me permettra.
L’après-midi continua en batailles chimériques de pirates, en trésor déterrés, puis je ne sais plus comment on en était arrivé là.
- Voilà notre dernière prise. Dit-elle, en me tendant fièrement un vieux livre écrit en nain. Je ne peux pas le lire, on dirait que c’est codé, un livre codé waouh !
- C’est du nain, t’es pas très futée pour une capitaine pirate dis moi ? Répondis-je l’air moqueur, pour une fois que j’avais le dessus dans l’un de nos jeux.
Et c’est ainsi que je me retrouvai à traduire à Rose des poèmes d’amours nains. La nuit commençait à tomber. Soudain quelque chose se produisit dans la pièce. Comme une étincelle qui se serait allumée dans une réserve de poudre de plusieurs tonnes à cinquante mètres sous mes pieds, je sentais quelque chose d’énorme mais c’était encore trop indistinct pour être clairement identifié, je devenais plus attentif cherchant d’où provenait cette sensation, de bien-être ici, et ce fut à cet instant, bien précis où je vis ses yeux d’un vert profond me fixer comme jamais auparavant, que l’explosion m‘arriva en pleins visage. Son corps était penché sur moi et sa lèvre inférieure coincée entre ses dents m’envoyait un signal, une alarme universelle entre homme et femme, j’étais totalement désarmé. Je ne sus comment réagir, quand ses lèvres s’approchèrent avec la grâce d’un papillon timide et maladroit.
Elle avait un goût de menthe douce, c’était si doux. Sa langue caressant la mienne, j’essayais de faire au mieux, ses doigts se frayaient un chemin dans ma chevelure. Un pur délice…
Et là que les ennuis commencèrent. La porte s’ouvrit à la volée laissant entrer son père, mon père et des domestiques, avant même que j’ai le temps de réagir.
-QU’EST-QUE VOUS FAITES !!! Nos deux pères crièrent en même temps, et d’un signe les domestiques saisirent Rose tandis que mon père fondait sur moi, furieux.
-Höd au secours !
J’ai dû oublier de le préciser mais il y a 60 ans les relations interraciales autres que pure amitié étaient plus que mal vu, c’était un tabou, voir une honte pour les concernés et leur famille, j’allais comprendre…
BAM ! Je chancelai sous la baffe de mon père, cherchant des yeux celle qui m’appelait je ne vis que le regard méprisant du noble au milieu de tous ces points noirs qui se formaient dans mon champ de vision.
J’eu droit à un sermon pas croyable de mon père, gnagnagna une humaine, mourra avant que j’ai un poil blanc gnagnagna, son père est influent gnagnagna, il fera travailler des gnomes au noir pour ne plus acheter nos armes, et autres conneries qui me passèrent au-dessus de la tête, ceci-dit, vu ma taille, ce n’était pas dur. Ils crurent tous qu’une bonne gueulade allait nous arrêter. C’était nouveau, c’était étrange mais c’était grisant.
La nuit même je décidais d’aller à la forêt d’Elwyn, sauver mon amour naissant.
Je ne savais pas manier assez bien les armes pour assommer les gardes éventuels, la discrétion allait jouer un rôle majeur, la chance aussi.
La traversée me prit la moitié de la nuit, sortir en douce de chez moi fut facile, je longeai la montagne vers Forgefer et pris le trame.
C’est bon, j’y étais, devant moi une immense maison entourée d’un mur d’enceinte, je m’introduisis dans les jardins avec l’aide d’un grappin, puis je cherchai des yeux une entrée.
En quelques minutes j’avais : crocheté une serrure, marché sur la queue du chat, fait tomber un vase et fait grincer les escaliers menant à l’étage, bien heureusement personne ne s’était réveillé. Je me mis à écouter les souffles des personnes à travers les portes des chambres, guettant le plus léger, celui de Rose. Mais ce fût des bruits d’objets que l’on déplace qui me désignèrent la bonne porte. Je rentrai et vit Rose, le visage rougit par les larmes versées, qui préparait un sac.
-HOD… !
-Chut… Pas si fort, fis-je en lui mettant la main en bâillon.
-Höd. Dit-elle avec joie. Tu es venu me chercher ! C’est trop romantique.
Ayant laissé mon cerveau quelques heures plus tôt, je n’étais plus vraiment en état de dire ce qui était romantique ou non, ce que je savais était que j’avais mal aux pieds après tout ce chemin et que j’étais bien content d’être à nouveau avec elle.
-Viens filons, ils veulent me faire prêtresse, ça craint je veux être une mercenaire moi. Dis, c’était toi tout ce boucan en bas ?
- Euhm, je n’avais pas vu ce chat.
-Et le vase aussi ? Dit-elle en pouffant. Bon filons, j’ai de l’or et de quoi manger pour une semaine, d’ici là on aura trouvé une planque et de quoi vivre.
Je ne dis rien, incapable de d’analyser la situation au long terme comme elle le faisait.
-Bon sortons Rose, si on nous retombe dessus ça ira mal.
Quiconque serait passé près du mur d’enceinte aurait vu deux ombres filer dans la nuit.
Dernière édition par Hödvidar le Lun 16 Fév 2009 - 22:45, édité 1 fois