Culte de la Rive Noire - RP

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    Ovide, l'animal nomade

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    Messages : 1

    Ovide, l'animal nomade Empty Ovide, l'animal nomade

    Message  Ovide Jeu 23 Jan 2014 - 7:55

    Ovide, l'animal nomade Goblin11


    1. Le mal des mots


    Ces temps caniculaires ne sont décidemment bons pour personne. Le chaleur de fournaise ramollit les corps et stoppe les efforts. Les esprits et les humeurs s’échauffent. L’oisiveté des initiatives renforce les désirs pour mieux les frustrer ensuite, et fait cogiter les têtes. Ces gros bras n’aiment pas penser donc ils se battent dans la poussière. Ceux là-bas picolent, l’œil éteint sous ce soleil de plomb. Finalement, le seul qui soit actif ici c’est le tavernier, à l’ombre sous son toit de paille et dans ses épais murs de briques fraiches. Lui et moi, en fait, sont les seuls actifs.
    L’ennui est l’ennemi primordial, chacun trouve ses propres armes contre lui. Pour ma part, j’ai trouvé le conte : Rester dans cette réalité tout en voyageant dans une autre par le biais d’histoires, là est ma puissance. Ma magie trouve son essence dans les mots. Ensorceler l’attention des gens par une poésie choisie. Mais les mots ne sont pas simples, il faut les approcher, les surprendre et les dompter. La magie de la langue est un art puissant et terriblement dangereux : Exprimer des idées change les perceptions et les esprits et peut se révéler bénéfique comme maléfique pour tous ceux qui y sont confrontés.
    J’étais plongé dans ces réflexions lorsque Dali ne rappela à la réalité environnante : Son aspect le plus dominant, son estomac, montrait les crocs et je sortis de mon sac quelques tranches de fruits secs enveloppés dans du papier afin de calmer les ardeurs de son appétit. Au final, les mots et les animaux ne sont pas très différents ; il faut les approcher, les surprendre et les dompter. Ils deviennent ensuite des compagnons puissants et dangereux. La grande chasse aux animaux, la grande chasse aux mots, tout se retrouve toujours.
    Je voyais sans regarder ces grunts se cogner dessus à l’ombre de l’arène. Leur lutte souffrait de la chaleur, les coups étaient mous et  sans énergie. Les victoires et les défaites étaient sans conviction. La poussière soulevée par leurs mouvements était de la poudre aux yeux, les spectateurs le savaient et se montraient aussi apathiques que les combattants. Ca ne faisait pas les affaires des parieurs. Décidemment, ces temps caniculaires ne sont bons pour personne.








    2. L’esprit et le fusil


    L’affrontement au corps a corps n’a jamais été mon fort. C’est surement pour cela que je combats derrière un fusil, lui-même planqué derrière cet animal agile et dévastateur qu’est mon compagnon-familier Dali.
    Mais ce n’est pas de ca que j’ai le plus peur. Au final, un affrontement physique, au contact, se solde toujours pas le concept victoire-défaite. Un combat qui va se produire à l’intérieur des choses, dans les esprits, c’est ce qu’il y a de plus impactant. Un être au mental vaincu subira cette défaite psychologique pendant longtemps. Il pourra même ne jamais s’en remettre et se trouver changé par son combat perdu. Ceux qui engagent ces combats sont de la pire espèce : Manipulateurs, corrupteurs, zizanistes… Ils infiltrent les âmes et et y déposent de petites graines malsaines qui vont modifier les idées et les perceptions ; ceux-là sont les pires adversaires, les plus durs à vaincre.
    C’est pour les combattre plus efficacement que je pense et conte sans répit. Garder un œil averti sur l’univers par le biais de mes histoires et de mes réflexions me permet d’être aux aguets face à ces démons implicites. C’est ainsi que ma quête de connaissance a débuté : Trouver et collecter les savoirs afin de tenir mon cerveau en éveil, le nourrir de cette substance éthérée. Sentir mon esprit se remplir et s’armer est une agréable sensation qu’il est stupide de garder pour soi : C’est donc sous forme de contes et d’histoires que je retransmets à mon tour le savoir collecté.





    3. Ovide, l’animal nomade


    Ma quête de connaissance, commencée il y a quelques moments déjà m’a menée dans beaucoup de d’espaces et de temps à travers Azeroth. Les va-et-vient des guerres et des savoirs m’ont toujours fait voyager après tout ; surtout par les cieux, prendre de la hauteur pour mieux regarder le bas-monde. C’est ainsi que ma vie de gobelin adulte a débuté sur un zeppelin militaire de la Horde ; fraichement débarqué de l’insouciance de la jeunesse vers un univers de sang, de rage et de souffrances.
    Observer m’a donné une bonne vue, écrire des contes m’a donné de bons doigts, c’est naturellement que je me suis retrouvé canonnier-artilleur. Ce poste était parfait : Tirer à tout va comme un dingue sur tout ce qui bouge au sol ne me demandait pas une attention particulière. J’avais donc le loisir de beaucoup penser. Mais au final, la guerre ne m’a pas plus, trop d’attentes, trop de temps suspendus, rien ne se passe ; trop peu de moments dignes d’intérêt assez chargés en adrénaline qui envahit le corps et l’esprit. Après une décennie de guerre, beaucoup de gobelins comme moi comprirent l’intérêt de ne plus faire partie des combats mais plutôt de faire au mieux pour que ceux-ci se déroulent dans les meilleures conditions. C’est après une réflexion – spontanée en fait – que je choisi ce qui allait devenir mon gagne-sous, et qui l’est encore aujourd’hui.
    Les marchands gobelins ne trouvent pas ce qu’ils vendent sur le pas de la porte de leur boutique chaque matin ; il faut bien que d’autres leur apportent la marchandise. C’est à partir de ce constat que je m’engageai dans une troupe de ce qu’on appelle des batteurs de trésors. Composée d’anciens soldats de la Horde de tous poils, ma troupe écuma pendant longtemps les montagnes de Khaz Modan, recueillant tout ce qui y avait de la valeur. La Troisième Guerre fit alors rage entre toutes ces factions dans un nouvel endroit, ce gros bout de terre qu’est Kalimdor devint comme une terre promise pour les gens comme moi. Comme mes collègues, je changeais de troupe et de lieu selon les modes et tout revenait alors à Cabestan, haut-lieu de tous les trafics gobelins et non-gobelins. Peu à peu, je me mis à travailler en solitaire. Les récoltes étaient moins importantes mais je me concentrai surtout sur les objets rares et puissants, le gain était plus difficilement gagné mais plus important également.
    Ce fut un temps étrange, mes contes furent très nombreux à cette époque : Résultat des longues épopées solitaires que je faisais pour me rendre dans des lieux reculés et perdus ; propices aux trésors et à la connaissance hors-du-commun. Je ne revenais à Cabestan que très rarement. La fortune que j’amassais quittait mes poches sitôt gagnée : J’écumais les tavernes, le gosier en pente et la langue pendue, chargée d’histoires. Beaucoup de temps s’écoula de la sorte jusqu'à que l’hécatombe tombe comme une bombe. Mon meilleur ami, le seul gobelin en qui j’avais confiance me fit perdre pied avec la réalité nomade qui m’entourait. Cette nouvelle me noya sous les questionnements et les incompréhensions ; Azeroth est un monde difficile et dangereux, la mort est souvent côtoyée. Mais cette mort-là fit plonger mon esprit dans de bien sombres abysses.
    C’est dénué de raison que je décidai de rentrer à Terremine avec le ferme projet de tranquilliser mon existence, pêcher jusqu'à une mort sereine me plaisait. C’était sans compter sur les grands de ce monde. Ce gros dragon noir qui vint foutre le feu un peu partout perturba mes plans. C’est après des aventures gobelines ou il est question de naufrage et de la Horde que je repris l’existence que je connaissais si bien : Amasser des trésors, collecter des savoirs.
    C’est ainsi que je me retrouve à nouveau, loin de mes projets de quiétude, à être l’animal nomade que j’ai toujours été.




    À suivre...

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